Playlouder va certainement générer beaucoup de buzz, même au delà de ses frontières britanniques. Le Fournisseur d’Accès à Internet Musical (FAIM) Playlouder, pour le moment unique en son genre, a en effet annoncé la mise en place d’un abonnement à Internet qui permet à ses abonnés de télécharger et de partager de la musique librement et de façon totalement légale. Librement, dans les limites des restrictions…

Sur le papier, l’initiative de Playlouder est alléchante. Pour le prix d’un abonnement à haut-débit chez le FAI de British Telecom (26,99 â£, soit moins de 40 euros), Playlouder propose un service spécialement optimisé pour la distribution de la musique. « Les clients du FAIM Playlouder peuvent profiter du téléchargement de musique illimité et légal, et ils peuvent librement partager de la musique avec les autres abonnés du FAIM, » y compris en utilisant les différents outils de P2P, annonçait hier la société britannique.

Mais il y a un « mais ».

Le service contrôle l’ensemble des échanges de fichiers MP3, et bloque ceux qui ne sont pas autorisés par les maisons de disques. Sony BMG est la première major à avoir signé un accord avec Playlouder, qui permet au FAIM de proposer à ses abonnés le partage illimité et légal des titres d’artistes reconnus tels que Beyonce, Bruce Springsteen, David Bowie, George Michael, Jamiroquai, Oasis, Elvis Presley, Outkast, ou encore Dido. Et si le groupe a accepté, c’est parce que Playlouder garantie à Sony BMG que les abonnés du FAIM sont placés dans ce qu’il appelle un « jardin emmuré ». Audible Magic, spécialisé dans la reconnaissance des empreintes des chansons, a été choisi pour contrôler les échanges de fichiers. Si une chanson de Sony BMG est téléchargée ou partagée, elle est substituée par un fichier WMA auquel le FAIM a pris soin d’ajouter le DRM essentiel à la protection contre la copie sauvage (il serait d’ailleurs intéressant de voir comment cela est techniquement réalisable dans un environnement contrôlé par des signatures de fichiers uniques, comme sur eMule ou Gnutella). Il n’est ainsi toujours pas possible de transférer le morceau sur un lecteur iPod, ou de le mettre à disposition de tous sur son blog.

Il s’agit donc d’une plateforme tout ce qu’il y a plus classique, mais déguisée pour être le plus transparent possible pour l’abonné. C’est le FAIM qui va rémunérer les maisons de disques grâce au coût de l’abonnement, selon un accord qui garantie aux labels un apport minimal par mois et par abonné.

Mais si l’abonné détourne les murs du jardin, et parvient par exemple à partager un MP3 non autorisé (ou un fichier des maisons d’Universal, EMI, ou Warner), il risque toujours d’être poursuivi en justice…

Nous sommes encore très loin du modèle économique idéal.

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