Hier mercredi se tenait rue de Valois une réunion entre les fournisseurs d’accès à Internet et les professionnels du cinéma. Les parties devaient discuter de la communication et de la sensibilisation des internautes, des actions de lutte contre la contrefaçon numérique, et de la valorisation des offres légales.
A l’issue de la réunion, le ministre Donnedieu de Vabres demandait la création d’un observatoire du P2P, « pour avoir les idées claires », comme si l’avenir se trouvait dans le marc des échanges illicites et non dans les blocages liés à la segmentation des moyens de distribution dans un univers déconcentré. Il n’y a plus de raison économique valable aujourd’hui pour attendre 12 mois qu’un film soit disponible en vidéo après sa sortie en salle. C’est pourtant la proposition qui fut faite lors de la dernière réunion du genre, pour les films à succès. Le piratage n’est pas la source du problème, mais bien la conséquence.
Le ministre de la culture souhaite que FAI et filière du cinéma « aient travaillé sur la problématique globale de la chronologie des médias et du pré-financement » d’ici l’ouverture du festival de Cannes, c’est-à-dire avant le 11 mai 2005. La présence de Canal+ aux discussions de mercredi montre à quel point la question du financement du cinéma par les média est au centre des préoccupations. La chaîne cryptée finance un quart de la production française. Si les FAI veulent pouvoir diffuser des films en même temps que Canal+, ils devront accepter de sortir leur portefeuille pour participer eux même à l’effort financier, ce qui leur est difficile dans le contexte extrêmement compétitif actuel.
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