Un étudiant américain a mis en ligne les plans d’une arme à feu réalisable avec une simple imprimante 3D de base. Il suffit d’ajouter un élastique et un clou pour avoir un revolver parfaitement fonctionnel.

Voilà qui pourrait relancer le débat sur le contrôle des armes à feu, et sur la régulation des imprimantes 3D qui permettent d’en fabriquer une grande partie des pièces. Un étudiant américain en ingénierie, James R. Patrick, a mis en ligne sur son site internet les plans en fichiers .STL du PM522 Washbear 2.0, qu’il affirme être le premier revolver fonctionnel fabriqué presque exclusivement avec une imprimante 3D.

L’arme en plastique est capable de tirer 6 ou 8 coups de calibre .22 ou plus (selon le barillet choisi), sans subir de dégâts apparents. Toutes les pièces sont obtenues avec une imprimante 3D accessible au grand public. Les seuls éléments qui ne sont pas imprimés en 3D sont le clou de toiture utilisé pour percuter la munition, et l’élastique qui permet de remettre la gâchette du revolver en place et de faire tourner le barillet une fois le coup tiré.

https://youtu.be/PCZfIwuS4JM

Tout le reste est fabriqué en plastique ABS, en nylon et en résine avec une imprimante open-hardware (donc impossible à brider par une régulation du firmware) de type Rostock MAX, que l’on peut se faire livrer en kit pour moins de 1000 euros.

Une arme à portée de tous et impossible à réguler

À condition de savoir parfaitement calibrer cette dernière, l’arme à feu semi-automatique est donc à la portée de tous, en suivant les guides d’assemblage détaillés mis en ligne par James R. Patrick, qui affirme avoir mis la sécurité en première priorité de son projet. Par exemple, le barillet du revolver se replace à mi-parcours entre deux munitions pour que le clou ne vienne pas le frapper par accident si l’arme tombe par terre. Le barillet est par ailleurs renforcé pour éviter son explosion.

[floating-quote float= »right »]Du métal ajouté pour faire sonner les détecteurs[/quote]

Pour tenter de respecter la législation américaine sur les armes à feu, l’arme est également équipée de morceaux de métal insérés dans la poignée. Ils n’ont aucune utilité pratique, si ce n’est qu’ils permettent de faire sonner les détecteurs en cas de contrôle. Evidemment, tout le monde n’aura pas cette précaution civique en assemblant sa propre arme à feu faite maison.

Au moment où nous publions ces lignes les fichiers STL sont toujours en ligne sur le site de James R. Patrick. Pour mémoire, les plans du Liberator, la première arme à feu open-source pour imprimantes 3D, avaient été censurés sur décision des autorités américaines puis diffusés par BitTorrent en guise de rébellion. Une procédure est actuellement en cours aux États-Unis pour savoir si la diffusion de  modèles 3D de pièces d’armes à feu peut être considérée comme l’exercice de la liberté d’expression et du droit de porter une arme, ou si la législation sur la fabrication des armes doit l’emporter.

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