Voici qui redonnera peut-être le moral à FitBit, poursuivi en justice pour les données imprécises que fourniraient ses bracelets d’activités sur le rythme cardiaque des utilisateurs. Les Annales de la Médecine d’Urgence publient un article écrit par cinq cardiologues américains, qui racontent comment un service d’urgence a utilisé les données issues d’un bracelet Fitbit Charge HR pour choisir le meilleur traitement possible pour soigner un homme de 42 ans victime d’une crise cardiaque.
Les médecins savaient que lors de sa prise en charge par les secours, l’homme présentait un rythme cardiaque irrégulier, avec des pulsations qui pouvaient monter jusqu’à 190 pulsations par minute. Il avait alors reçu une injection de diltiazem pour ralentir son cœur à un rythme situé entre 100 et 120 bpm, et aux urgences, l’homme avait toujours un rythme irrégulier, à une moyenne de 163 bpm.
Mais les médecins souhaitaient en savoir plus sur l’origine du problème pour poser le bon diagnostic avant de choisir la méthode la plus adaptée. Or lors de l’examen, ils ont appris que le patient portait sur lui un bracelet connecté à son smartphone, qui enregistrait en permanence son rythme cardiaque. Ils ont alors pu vérifier que les irrégularités constatées ne remontaient que de quelques heures en arrière. En temps normal, le patient présentait un rythme enregistré entre 70 et 80 pulsations par minute, et ce n’est que juste avant l’accident cardiaque que le cœur s’est emballé.
Mais l’article précise, uniquement dans la légende d’une capture d’écran de l’application Fitbit, que le capteur du constructeur n’est effectivement pas fiable
Nourris de cette information, les cardiologues ont alors décidé de tenter une électro-cardioversion, c’est-à-dire utiliser du courant électrique pour restaurer le rythme cardiaque normal du patient, ce qui a parfaitement fonctionné. Ils ont même laissé en place la montre pendant l’opération, et vérifié que le bracelet enregistrait bien les battements au rythme souhaité.
Dans leur article, les praticiens expliquent que des symptômes similaires lors de l’arrivée aux urgences peuvent correspondre à des réalités très différentes, et que « connaître le rythme cardiaque du patient lors de l’événement pourrait aider à établir un diagnostic plus ferme ». Par exemple, « des étourdissements associés à un rythme cardiaque de 180 bpm s’approcheraient de façon très différente que la même complainte avec un rythme cardiaque de 30 bpm ».
Reste néanmoins que l’article précise, uniquement dans la légende d’une capture d’écran de l’application Fitbit, que le capteur du constructeur n’est effectivement pas fiable, ou qu’en tout cas, il sous-estime bien la gravité de certaines crises. Alors que les services de secours enregistraient un rythme de 190 bpm, le Fitbit ne voyait que 156 bpm au maximum. Un décalage dû, selon les chercheurs, au fait que le FitBit peut être programmé pour ne prendre le rythme que toutes les minutes ou même toutes les 5 minutes, alors que le cardioélectrographe des secouristes est permanent.
« A présent, les traceurs d’activté ne sont pas considérés comme des appareils médicaux approuvés [par les autorités de santé] », reconnaissent-ils. « L’utilisation de leurs informations pour prendre des décisions médicales reste à la discrétion du praticien ».
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