Depuis quelques années, le secteur du jeu vidéo s’est engagé dans une profonde mutation avec la dématérialisation des contenus. Les supports physiques disparaissent peu à peu pour laisser leur place aux copies numériques téléchargeables depuis des plates-formes de distribution. Les téléchargements sont ensuite associés à un seul compte, ou à une seule console.
Pour les éditeurs, les avantages sont multiples. Les économies d’échelle et les profits sont maximisés, puisque le nombre d’intermédiaires intervenant dans la chaîne de valeur est considérablement réduit. La dématérialisation permet aussi de contrer l’émergence du marché du jeu vidéo d’occasion. En effet, en associant une copie à un compte ou à une console, la redistribution légale devient pratiquement impossible.
Les professionnels du jeu vidéo ne sont globalement pas très favorables au marché du jeu vidéo d’occasion, qu’ils accusent de gréver leurs bénéfices. Si la plupart des éditeurs évitent généralement de manifesté leur hostilité à l’égard de ce marché, pour ne pas s’aliéner une partie de la clientèle, d’autres sont nettement moins précautionneux et n’hésitent pas à dire tout le mal qu’ils pensent de ce type de revente.
C’est le cas d’Obsidian Entertainment, un studio de développement connu pour avoir développé trois titres issus de la licence Neverwinter Nights 2 ainsi que le second volet de Star Wars: Knights of the Old Republic, baptisé The Sith Lords. Dans un entretien accordé à Industry Gamers, la firme n’a pas fait dans la demi-mesure. Obsidian Entertainment espère que la dématérialisation achèvera le marché de l’occasion.
« Bien sûr, l’un des plus grands avantages au sujet de la distribution numérique est qu’il réduit le marché du jeu vidéo d’occasion. J’espère que la dématérialisation poignardera en plein coeur le marché des jeux vidéo d’occasion » a expliqué Chris Avellone, directeur artistique au sein d’Obsidian Entertainment. S’il ne s’est pas étendu sur ce sujet, ses propos ont le mérite d’annoncer la couleur.
Concernant la dématérialisation, c’est vraisemblablement Sony qui avait été le plus loin dans l’expérimentation. Le constructeur japonais avait dévoilé en 2009 une console portable sans lecteur UMD, baptisée PSP Go. Pour jouer aux jeux vidéo, l’utilisateur doit se connecter au PlayStation Store et télécharger les titres qu’il souhaite, après les avoir achetés.
Malgré le grand succès de sa grande soeur, la PSP 3000, la PSP Go n’a pas séduit les joueurs. Certaines grandes enseignes distribuant des consoles et des jeux vidéo ont même refusé de mettre en avant la console portable. Ces dernières ne souhaitaient pas mettre en avant un appareil accusé de causer, à terme, d’importants dommages au marché de l’occasion mais aussi sur l’achat de jeux vidéo neufs.
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