Fleur Pellerin tente d'éteindre la polémique sur les jeux vidéo d'occasion, que son cabinet a dit vouloir considérer comme du piratage en encourageant les DRM censés empêcher la revente des jeux achetés légalement.

Hier, nous rapportions que le cabinet de Fleur Pellerin avait sans aucune ambiguïté soutenu l'utilisation de DRM et des systèmes de validation contre les jeux vidéo vendus d'occasion. "L'activité de revente de jeux physiques et du pluri-téléchargement des jeux en ligne est préjudiciable au développement de l'industrie et contrevient aux droits des éditeurs", avait écrit le ministère, provoquant la fureur des joueurs qui payent déjà très chers les jeux neufs, et à qui l'on reproche de revendre les jeux auxquels ils ne jouent plus.

Les réactions ont été si nombreuses que la ministre de la Culture est intervenue vendredi pour tenter de rassurer. "Pas d'inquiétude", demande-t-elle. "il n'a jamais été question d'interdire la revente de jeux vidéos d'occasion telle qu'elle se pratique aujourd'hui".

On croit comprendre que Fleur Pellerin vise ici la vente de boîtes de jeux physiques qui resterait épargnée (contrairement à ce que dit le message d'origine), mais exclut la revente de jeux vidéo d'occasion dans leur version dématérialisée. Rarement possible en pratique, du fait des DRM associés aux comptes des utilisateurs, elle est parfois organisée par les plateformes qui permettent de revendre des clés désactivées. Des entreprises comme Apple ou Amazon ont même déposé des brevets pour s'y préparer. En revanche le leader du marché, Steam, ne permet que de prêter un jeu à un ami, mais pas de céder sa licence à un tiers.

En 2012, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) avait jugé qu'il était illégal d'interdire par contrat la revente d'une licence de logiciel. Mais la question qui était posée au ministère de la Culture était celle de l'interdiction des mécanismes technologiques, les DRM, qui assurent l'impossibilité matérielle de revendre le jeu.

Il est certain que dans sa réponse originelle, qui mélangeait piratage et revente de jeux vidéo, le ministère de la Culture avait tout confondu dans un même élan de protection des intérêts des éditeurs, estimant que ne pas acheter neuf était voler, en toutes circonstances. Heureusement la réalité est bien plus complexe, et il n'est même pas certain que l'interdiction des jeux d'occasion profite à l'industrie.

En 2013, une étude avait conclu que le marché de l'occasion nourrissait le marché du neuf (exactement pour le marché automobile), et que la disparition de l'occasion ne serait profitable à l'industrie du jeu vidéo qu'en cas de baisse importante du prix des jeux neufs.

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