Microsoft veut tenter de rassurer les administrations non-Américaines qui utilisent ses logiciels, et qui pourraient avoir des doutes sur la présence éventuelle de backdoors que la NSA exploiterait pour obtenir des informations sur les puissances et les entreprises étrangères. Après avoir annoncé en fin d'année dernière un plan global de chiffrement de bout en bout de ses services de cloud, destiné à rassurer les clients privés, la firme de Redmond a annoncé vendredi dernier une nouvelle initiative destinée cette fois aux gouvernements.
A l'occasion de la 50ème Conférence de Sécurité de Munich, le vice-président à la sécurité de Microsoft, Matt Thomlinson, a annoncé l'intention du groupe d'ouvrir à Bruxelles un premier "Centre de Transparence", qui permettra aux experts mandatés par les pouvoirs publics de venir auditer le code source des produits achetés par les administrations.
"Le centre de Bruxelles s'appuiera sur notre programme qui fournit depuis longtemps aux clients gouvernementaux la possibilité de réviser notre code source, de s'assurer de son intégrité et de confirmer qu'il n'y a pas de porte dérobée", explique Thomlinson sur Technet. Il dit "espérer" que le site ouvre ses portes d'ici la fin de cette année 2014, mais rien n'est encore garanti.
Cependant, Matt Thomlinson ne dit rien des moyens concrets qui seront mis à disposition des auditeurs. Pourront-ils obtenir une copie du code source, ou uniquement le consulter sur place, ce qui représente un travail titanesque ? Et comment, surtout, pourront-ils assurer que la version installée du logiciel compilé est bien strictement la même que la version dont le code source a été consulté ?
La décision au moment où la Grande-Bretagne étudie la possibilité de faire migrer toutes ses administrations sous Libre Office, moins pour des questions de sécurité que pour économiser les quelques 243 millions d'euros dépensés en licences Microsoft Office depuis 2010. Une initiative qui avait été prise par l'Allemagne, mais qu'elle a choisi d'abandonner en 2011 en jugeant les coûts indirects trop importants.
En France, la Gendarmerie est pionnière pour l'adoption de Linux, et tente de convaincre toute l'administration de faire de la résistance à Windows. En revanche, malgré le caractère extrêmement sensible des infrastructures équipées, l'Armée Française a choisi de signer un contrat "open-bar" avec Microsoft, dont les détails sont tenus secrets.
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