La crise économique que nous vivons depuis déjà cinq ans et qui ne semble vouloir s’arrêter est-elle une simple crise conjoncturelle d’inhabituelle longueur, ou une véritable crise structurelle qui appelle un nouveau bouleversement du fonctionnement-même de l’économie ? Et si cette dernière hypothèse est retenue, quelle économie remplacera le système capitaliste ?
Au 20ème siècle, le communisme a échoué à offrir une alternative viable, surtout parce qu’il a négligé l’importance de l’individu en le sacrifiant au profit d’une vision purement collective de la société. Mais une autre réponse, reposant sur les outils modernes de communication, commence à émerger : l’économie du partage.
L’économie P2P repose sur l’idée que tout n’a pas à être approprié dans une jouissance exclusive, qu’il est des choses qu’il est plus productif de partager, y compris pour soi-même. Et qu’il faut organiser ce partage.
C’est le modèle de l’open-source et du logiciel libre, où l’on met à disposition son code source non seulement pour en faire profiter les autres, mais aussi pour profiter à son tour des améliorations proposées par des tiers. C’est la voiture que l’on arrête d’acheter pour la laisser l’essentiel du temps dans un garage, mais que l’on partage entre plusieurs utilisateurs pour qu’elle passe l’essentiel de son temps sur la route. C’est Wikipedia que l’on vient enrichir de ses propres contributions. C’est le canapé que l’on propose de prêter à un touriste de passage pour lui éviter de payer l’hôtel. Ce sont les données dites « Open Data » que les états ou mêmes les entreprises mettent librement à disposition des utilisateurs, pour leur permettre de construire leurs propres services et analyses. Ce sont les projets d’entreprises que les clients aident à financer en amont avec des plateformes comme Kickstarter. Ce sont les Fablab et autres outils Open Hardware qui permettent de concevoir des objets et de partager les plans. Etc, etc.
Tout comme les licences libres ne s’opposent pas au droit d’auteur, mais l’utilisent pour s’en libérer, l’économie du partage n’est pas une négation du capitalisme, mais une optimisation des propriétés de chacun au service du collectif comme de l’individu.
Le phénomène est en marche, au point que s’ouvre jeudi à Paris un festival de trois jours dédié à l’économie P2P, le OuiShareFest, qui rassemblera dès sa première édition près de 500 professionnels et amateurs, autour d’un programme très riche où interviendront de très nombreux acteurs de cette nouvelle économie. Seront notamment représentés AirBnB, KissKissBankBank, Ulule, Sparkfun, l’Open Knowledge Foundation, ShareTribe, GitHub, Carpooling, et beaucoup, beaucoup d’autres.
L’entrée est payante, sauf samedi, mais au moins une partie des conférences devrait être mise en ligne sur la chaîne YouTube OuiShareTV.
https://youtube.com/watch?v=On8d7oft-WU%3Ffeature%3Dplayer_embedded
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