Concepteur du système de filtrage du net en Chine, le président de l’Université des postes et télécommunications de Pékin a défendu l’existence de la « grande muraille numérique ». Il a néanmoins pointé du doigt l’émergence des VPN, outils permettant de contourner les mesures de filtrage. En conséquence, il plaide pour un renforcement du filtrage.

Lors des révoltes en Tunisie et en Égypte, les manifestants se sont montrés très habiles avec les réseaux sociaux et les communications mobiles pour s’organiser et faire circuler l’information. La population a ainsi pu accélérer le cours de l’Histoire et faciliter la chute des régimes de Ben Ali et de Moubarak. Mais l’enthousiasme affiché des pays occidentaux face à ce printemps démocratique est loin d’être partagé.

Les gouvernements autoritaires du reste du monde se demandent désormais quel pays sera le prochain sur la liste. Si les régimes au Maghreb et au Proche-Orient semblent être les candidats les plus probables, tous les autres sont potentiellement concernés. De l’autre côté du monde, la Chine a manifestement commencé à tirer quelques enseignements des manifestations au Maghreb.

La censure est plus que jamais nécessaire pour garder sous contrôle une population de plus de 1,2 milliard d’habitants. Depuis plusieurs années, l’immense pays asiatique désire avoir la main sur les informations qui circulent dans le pays. Dans un entretien accordé au Global Times, l’architecte de la « grande muraille numérique » l’a rappelé, tout en pointant quelques faiblesses.

« Mon projet a été choisi en définitive parce que ma conception était la plus aboutie. Le pays avait un besoin urgent d’un tel système à l’époque » a expliqué Fang Binxing, président de l’Université des postes et télécommunications de Pékin. Cette grande muraille agit en effet comme un pare-feu, afin de surveiller et bloquer, si besoin, les flux numériques à destination des internautes chinois.

Filant une métaphore avec la circulation routière, Fang Binxing a cherché à justifier la présence du pare-feu national. « Les automobilistes doivent simplement respecter le code de la route, et donc les citoyens doivent simplement se contenter de ce qu’ils ont« . Tout comme le code de la route régule la circulation, le travail de Fang Binxing sert à réguler les autoroutes de l’information.

Néanmoins, le filtrage chinois demeure imparfait. Surtout que certains internautes passent désormais par des réseaux virtuels privés (VPN) pour échapper aux radars de la censure. Une situation que Fang Binxing juge problématique. Il a donc plaidé pour une amélioration de la grande muraille de Chine

Plus que jamais, la Chine désire avoir la main sur les informations qui circulent dans le pays. Si les médias traditionnels sont étroitement surveillés, le contrôle d’Internet est un peu plus délicat. Le gouvernement estime en effet que le contrôle d’Internet et de l’information en ligne permet d’assurer la stabilité du régime politique.

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