Les Echos indiquent dans leur édition de jeudi que les deux opérateurs de télécommunications Iliad (maison mère de Free) et Neuf Cegetel étaient en négociations depuis le printemps en vue d’une fusion de leurs activités. Mais les pourparlers ont pris fin au moins temporairement, car les principaux actionnaires des deux groupes, Xavier Niel pour Free, et Vivendi (à travers SFR) pour Neuf Cegetel, refusent de céder le contrôle du nouveau paquebot.
Un accord de principe avait été trouvé sur une fusion par échange d’actions, en faveur de Neuf Cegetel qui pèse 7 milliards d’euros en capitalisation boursière, contre 3,8 milliards d’euros pour Iliad. Mais la principale condition posée par Xavier Neil, qui détient 67 % de la maison mère de Free, fait blocage. Il exige en effet qu’Iliad garde le contrôle du management de l’entité fusionnée, ce que Vivendi n’accepte pas. Pour le moment, les discussions sont rompues.
Une bonne nouvelle ?
Du point de vue des consommateurs, c’est sans doute une bonne nouvelle que de voir les deux FAI échouer dans leur projet de fusion. Free et Neuf Cegetel ont en effet démontré une forte capacité à stimuler leur innovation par la concurrence. Free, qui avait toujours une longueur d’avance, a même concédé ces derniers mois quelques avancées à son concurrent, dont un media center réunissant tous les services de l’opérateur, un service de musique en ligne « illimité », ou encore la TV mobile par WiFi. Si les deux groupes fusionnaient, il se retrouveraient en quasi duopole contre France Télécom. Avec Orange, l’opérateur historique sert 49,3 % du marché, et le nouvel ensemble Free-Neuf Cegetel possèderait 42,3 %. D’ailleurs, les analystes financiers qui sont très enthousiastes à l’idée d’une telle fusion, ne s’y trompent pas. Ce serait » une opération très séduisante, une des plus séduisantes d’Europe « , estime UBS dont les propos sont rapportés par les Echos. La fusion permettrait aux groupes d’économiser 250 millions d’euros par an grâce aux synergies, et surtout, étant donné que les deux opérateurs sont des concurrents directs, elle mettrait fin à beaucoup de » redondances » et » réduirait encore plus la concurrence « . C’est dit.
Par ailleurs, une telle fusion aurait un impact direct sur l’arrivée de Free sur le marché de la 3G, très attendue par des consommateurs en mal d’offre concurrente sérieuse. Comment Vivendi, qui détient déjà SFR, pourrait-il à travers sa filiale actionnaire de Neuf Cegetel contrôler son propre concurrent, Free Mobile ?
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