Uber s’enfonce un peu plus dans les accusations de sexisme. Gabi Holzwarth, ex-compagne de Travis Kalanick, a fait des révélations au sujet d’une soirée troublante dans un bar d’escorte, impliquant des employés de la société.

Uber aurait sans doute préféré que l’histoire reste tapie dans l’ombre. Alors qu’une employée racontait récemment son expérience du sexisme au sein de l’entreprise californienne, on apprend aujourd’hui que le fondateur de la société aurait eu un comportement pour le moins troublant.

En effet, The Information indique que Travis Kalanick se serait rendu dans un bar d’escorte et de karaoké à Séoul, la capitale sud-coréenne, en 2014. Il y était accompagné de sa petite-amie de l’époque, la violoniste Gabi Holzwarth, et de cinq autres employés d’Uber.

Gabi Holzwarth aurait indiqué que les femmes présentes dans ce lieu se sont présentées, en cercle, devant les employés masculins d’Uber. Ceux-ci auraient alors « sélectionné » tour à tour une jeune femme de leur choix, dans une mise en scène troublante où chacune d’elles était identifiée par un numéro.

Les ressources humaines alertées par une employée

Une employée chargée du marketing de l’entreprise, présente parmi le groupe ce soir-là, a indiqué à Gabi Holzwarth qu’elle s’était plainte auprès des ressources humaines d’Uber. À la suite de cet épisode, elle lui aurait indiqué « se sentir horriblement mal en tant que femme (le fait de voir toutes ces filles, numérotées avec des étiquettes et appelées, est vraiment dégradant). »

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Mais pourquoi cette histoire, qui s’est produite il y a presque trois ans, émerge aujourd’hui au grand jour ? Selon les précisions de The Next Web, Gabi Holzwarth aurait reçu il y a trois semaine un appel téléphonique d’Emil Michael, vice-président d’Uber, qui était présent lors de la sortie au bar d’escorte.

La violoncelliste précise que son interlocuteur aurait manifesté son inquiétude que l’événement soit découvert par les médias. Ainsi, il lui aurait demandé de simplement répondre que le groupe s’était rendu dans un bar à karaoké si l’on venait à la questionner au sujet de cette sortie.

Le Vice-Président nie le contenu de l’appel

Si la façon dont l’affaire a été traitée en interne par Uber n’a fait l’objet d’aucun commentaire pour l’instant, Emil Michael a cependant démenti le contenu de l’appel téléphonique tel qu’il a été décrit par Gabi Holzwarth. « Son souvenir de cette conversation est différent du mien et je suis vraiment désolé si le but de mon appel a été mal compris », a-t-il déclaré, toujours cité par The Next Web.

Néanmoins, Gabi Holzwarth a ajouté, que lorsqu’elle avait contacté l’employée chargée du marketing d’Uber — un peu plus d’un an après la fameuse soirée –, Travis Kalanick avait échangé avec le directeur marketing de sa société au téléphone. Il aurait soupçonné cette employée « d’avoir un avocat et de vouloir quelque chose. »

Des pratiques managériales contestables

Quoi qu’il en soit, l’épisode ne risque pas d’arranger la réputation de la société, tellement empêtrée dans les accusation de sexisme qu’elle a dû pousser l’un de ses cadres à la démission le mois dernier. Il y a quelques jours, c’est le président d’Uber, Jeff Jones, qui a jeté l’éponge, sur fond de tensions avec ses chauffeurs et de harcèlement.

La pente s’annonce raide à remonter pour le pionnier de l’ubérisation, dont les procédés douteux semblent être le symptôme de « problèmes systémiques d’ambiance de travail et de pratiques managériales contestables », selon les mots de Gabi Holzwarth.

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