Les réseaux sociaux font progressivement leur retour dans les sociétés. Aux USA, le nombre d’entreprises bloquant les sites communautaires est en recul constant. Certains managers considèrent même que surfer un peu sur Facebook et compagnie est une compensation méritée lorsque les employés se démènent au travail.

Est-ce le retour en grâce des réseaux sociaux auprès des employeurs ? Longtemps considérés par ces derniers comme un terrible frein à la productivité, les sites communautaires semblent aujourd’hui mieux acceptés dans le monde du travail… tant que leur utilisation demeure raisonnable. C’est ce qui ressort d’une étude américaine rapportée par Computer World.

Le nombre de grandes entreprises bloquant les réseaux sociaux est en effet en train de reculer aux États-Unis. Si ces sociétés étaient encore 76 % à le faire en 2009, et 50 % à le faire en 2010, elles ne seront plus que 30 % en 2014, selon les projections de l’institut Gartner. Pourquoi un tel revirement, alors que ces espaces sont particulièrement chronophages ?

Deux raisons à ce changement de politique. La première concerne l’entreprise elle-même. De plus en plus de sociétés ont besoin d’avoir accès aux réseaux sociaux pour leurs affaires, pour mener par exemple des campagnes auprès des internautes à travers les pages fans. La seconde se trouve dans les poches des salariés. Avec les smartphones et la connexion 3G, le blocage des sites sur les postes est devenu vain.

Cependant, quelques managers estiment aussi qu’autoriser les employés à surfer quelques minutes par jour sur les réseaux sociaux est une sorte de récompense lorsque ces derniers se démènent au travail ou n’hésitent pas à faire plus, même le soir ou le week-end. C’est en tout cas l’avis d’un membre d’AT Kearney, Kevin Rice. Selon lui, les employés peuvent être amenés à travailler plus, jusqu’à 12 à 15 heures par jour.

Pour le manager d’AT Kearney, la satisfaction des employés de se ménager des pauses sur les réseaux sociaux – sur Facebook ou ailleurs – transparaît ensuite dans leur travail au quotidien. C’est, en quelque sorte, une carotte pour compenser le volume de travail que les salariés abattent. L’essentiel étant que le temps passé sur les sites communautaires reste limité.

Mais pour Thomas Bolac, directeur Marketing & Communication de la branche française, il s’agit d’abord de « nouer des relations de confiance avec ses consultants » et de composer avec des contraintes particulières de déplacement. Cela n’interdit pas pour autant à l’entreprise d’encadrer avec des règles « de bonnes pratiques » concernant l’utilisation des réseaux sociaux depuis l’ordinateur du bureau.

Cela n’est pas sans rappeler le principe des vacances illimités qui est apparu dans certaines grandes entreprises aux États-Unis. Les sociétés qui ont mis en place ce système ont remarqué un gain de productivité, puisque les salariés peuvent s’organiser comme ils l’entendent. Go Health Insurance a ainsi vu sa croissance bondir de 200 % l’année suivant l’installation de ce système.

Mais, comme le note Slate, « l’une des raisons pour lesquelles la productivité augmente, c’est que les employés se sentent davantage responsables… et que ces vacances ne sont pas vraiment des vacances. Les employés ne sont pas au bureau, voire sont à la plage, mais emportent du travail avec eux« . Un revers de la médaille loin d’être anodin et que tous ne sont pas prêts à accepter.

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