Valve a décidé de supprimer tous les jeux de l’éditeur Digital Homicide, qui a porté plainte contre lui et une centaine de joueurs. Une mauvaise réaction ?

Toute entreprise qui dispose d’un pouvoir sur un marché sera tentée d’en abuser et l’on peut craindre que ce soit également le cas de Valve, dont la plateforme Steam est devenue incontournable pour l’achat et la vente de jeux vidéo dématérialisés pour PC et Mac. Les joueurs qui ne veulent pas perdre leur ludothèque doivent accepter les yeux fermés toute modification aux conditions d’utilisation de Steam et les studios doivent également accepter la politique imposée par Valve au risque d’être exclus du marché.

Valve est venu le rappeler avec force ces derniers jours d’une manière inutilement brutale. L’éditeur a en effet décidé de bannir tous les jeux du studio Digital Homicide après que ce dernier a décidé de porter plainte contre 100 joueurs et contre Steam lui-même. Il reproche à la plateforme d’avoir laissé se propager des commentaires agressifs très critiques contre ses jeux sur Steam et de n’avoir pas fait les efforts suffisants pour les modérer malgré les signalements. À travers son action en justice, il demande également que Steam fournisse les éléments identifiants (adresse e-mail, adresse IP…) qui permettraient de retrouver les auteurs de certains messages, parmi lesquels figurent même des menaces de mort — très certainement écrites au 28e degré sans aucune intention de passer à l’acte mais tout de même.

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À la réception de la plainte, Steam a tout simplement décidé d’effacer l’ensemble des jeux de Digital Homicide qui ne peuvent plus être achetés :

Il y avait d’excellentes raisons (ou en tout cas de meilleures) de bannir Digital Homicide, qui semble surtout s’être fait une spécialité d’essayer de profiter de la naïveté de certains joueurs et d’attaquer en justice ceux qui le critiquent — il avait déjà réclamé 10,7 millions de dollars au YouTubeur Jim Sterling pour des vidéos qui assassinaient ses jeux et même obtenu, provisoirement, le retrait de certaines d’entre elles par la plateforme.

En effet selon Engadget, en plus d’avoir produit quelques 18 jeux fortement survendus sur Steam Greenlight, qui permet de créer une attente autour des jeux qui ne sont pas encore sortis, Digital Homicide se serait « dissimulé sous d’autres développeurs » et aurait « offert des clés de jeux en échange d’une manipulation des votes sur Greenlight ».

Valve aurait pu prendre prétexte de ce comportement abusif pour bannir Digital Homicide mais il a choisi la pire excuse qui soit. « Valve a arrêté de faire affaires avec Digital Homicide parce qu’il est hostile aux utilisateurs Steam », s’en effet justifié l’éditeur après la réception de la plainte.

Ce faisant, il semble dire à tout le marché du jeu vidéo que quiconque demandera en justice à faire valoir ses droits contre Valve sera immédiatement banni de la plateforme ce qui découragera y compris les actions mieux fondées. C’est un très mauvais message qui devrait alerter les joueurs. Personne n’a intérêt à voir un marché dominé par un seul acteur et encore moins de voir cet acteur abuser de sa position dominante.

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