La RIAA a publié la semaine dernière sur son blog un message censé porter la contradiction à ceux qui « suggèrent que les efforts réalisés pour répondre au vol de musique en ligne visent en quelque sorte à maintenir ‘un modèle économique dépassé’ plus qu’à répondre aux formes de concurrence déloyale basés sur des actes illicites« . La puissante association américaine des maisons de disques veut combattre l’idée selon laquelle les artistes pourraient aujourd’hui se passer de maisons de disques, et vivre uniquement de concerts et de produits dérivés. Selon elle, seuls les artistes qui se sont fait connaître par le passé grâce à leurs disques peuvent aujourd’hui se passer de leurs labels.

Mike Masnik sur Techdirt a apporté une réponse extrêmement complète et détaillée qui démonte quasiment phrase par phrase la propagande de la RIAA. Nous vous recommandons chaudement de la lire si vous comprenez l’anglais, tant elle rappelle avec brio un grand nombre d’évidences et apporte de nombreux exemples qui démontrent que beaucoup d’artistes se sont fait connaître sur Internet ou à travers leurs tournées sans avoir jamais été produits par une maison de disques.

Mais la RIAA comme Mike Masnik passent selon nous à côté de la question essentielle. Admettons (juste pour la réthorique, rassurez-vous) que la RIAA ait raison de dire que les maisons de disques sont indispensables à la santé économique d’un artiste, parce qu’elles sont les seules à pouvoir construire la notoriété qu’ils vendront ensuite dans leurs concerts ou leurs produits dérivés… En quoi est-ce que cela légitimerait le fait de continuer à vendre des disques et à poursuivre ceux qui les échangent sur Internet ?

Ca nous semble plutôt légitimer l’idée que le rôle d’une maison de disques n’est pas (plus) de vendre des disques, mais de faire connaître l’artiste. Et si diffuser la musique d’un artiste gratuitement sur les réseaux P2P ou par n’importe quel autre moyen est le meilleur moyen de faire connaître l’artiste, pourquoi interdire au public de participer à cet effort de promotion ? Le disque était un moyen, pas une fin. La finalité n’a pas changé (faire connaître l’artiste pour l’aider à vivre de son art), en revanche, il faut adapter les moyens à la demande d’aujourd’hui.

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