Premier vendeur de musique au monde, Universal Music Group annonce des ventes numériques en hausse de seulement 8,4 %. Une difficulté à croître qui dissimule mal la crise structurelle de l’industrie de la musique enregistrée.

Est-ce un signe supplémentaire d’un plafonnement des revenus numériques pour l’industrie du disque, voire d’une nouvelle chute à enir ? A l’occasion de la publication des résultats de la maison mère Vivendi (.pdf), Universal Music a affiché des ventes numériques en hausse de seulement 8,4 % pour son exercice 2009, ce qui est insuffisant pour combler la chute des ventes du marché physique traditionnel. Sur l’ensemble de ses activités, Universal Music Groupe affiche ainsi un chiffre d’affaires en retrait de 6,2 % à 4,36 milliards d’euros.

La première maison de disques au monde veut expliquer avec optimisme ses résultats, en notant « une très forte hausse des ventes en ligne, malgré le ralentissement des ventes pour téléphones mobiles aux Etats-Unis et au Japon« . Mais 8,4 % de progression sur un marché encore inexistant il y a quelques années, c’est en réalité très faible.

Il semble qu’au moins le piratage soit enfin un argument laissé de côté pour expliquer les difficultés de la filière auprès des investisseurs. Universal Music a compris que pour lutter contre le piratage et convaincre les actionnaires, mieux vallait se concentrer sur l’offre que sur la demande. L’Hadopi ne convainct pas. La maison de disques dit ainsi continuer à « encourager et soutenir l’innovation, à l’instar du service premium de Spotify accessible sur l’iPhone, ou du lancement de MusicStation sur la plate-forme Android« . Le label français est aussi l’un des principaux actionnaires de Vevo, la plateforme de clips lancée en partenariat avec YouTube pour capitaliser sur la diffusion de chansons rémunérées par la publicité.

Cependant, il est encore très difficile de présumer de la viabilité financière de ces plateformes essentiellement gratuites. Certes, Universal Music semble être la plus raisonnable des majors dans les avances sur recettes exigées aux sites gratuits comme Deezer. Toutefois le principe-même des avances sur recettes joue comme un trompe-l’oeil dans la publication des résultats financiers des majors de l’industrie musicale. Ce ne sont pas les clients consommateurs de musique qui alimentent les comptes des grandes maisons de disques, mais en réalité les fonds d’investissement qui commencent sérieusement à rechigner à signer les chèques qui permettent à leurs start-up de payer les droits d’accès aux catalogues. La bulle pourrait bientôt éclater violemment.

Et si la mort annoncée de Jiwa, les difficultés de Deezer et la faible progression des ventes numériques d’Universal annonçaient une réplique de la crise de l’industrie du disque, d’une ampleur beaucoup plus forte qu’à l’arrivée de Napster ?

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