Comme T411, Torrent9 active parfois une nouvelle adresse web. Cette fois, le site de liens BitTorrent a opté pour une URL liée au domaine national du Pérou.

T411 avait pris l’habitude de changer régulièrement d’adresse web lorsque le site de liens BitTorrent était encore actif. À quelques semaines de sa fermeture, provoquée par une opération de police en France et en Suède, le tracker semi-privé avait encore déménagé, obligeant sa communauté à s’adapter à la nouvelle URL, liée à l’époque au domaine national de premier niveau réservé à l’Albanie.

Ces renouvellements d’adresse, T411 était loin d’être le seul à les faire : en la matière, un site comme The Pirate Bay s’est aussi largement distingué par sa faculté à activer d’autres adresses au fil des ans pour éviter des indisponibilités d’accès résultant de la saisie de telle ou telle URL. Plus récemment, l’on peut mentionner le site Extreme-Down qui a fait de même alors qu’il ne gravite autour de la galaxie BitTorrent.

torrent9

Aujourd’hui, c’est Torrent9 qui s’illustre par un changement d’adresse : le site, qui utilisait il y a encore peu de temps le domaine national de premier niveau réservé au Monténégro (.me) puis celui attribué aux îles Coco vient de passer ces jours-ci sur l’extension assignée au Pérou (.pe). Les deux anciennes adresses redirigent automatiquement l’internaute vers la nouvelle URL.

Aucun commentaire n’a été fait sur le site de Torrent9 pour expliquer les raisons de ce changement. En général, il s’agit souvent d’une manière d’anticiper d’éventuelles saisies de nom de domaine qui pourraient survenir dans tel ou tel pays (d’où la nécessité d’en activer ailleurs, hors de la juridiction de l’organisme qui administre celui qui vient d’être neutralisé) ou de prévenir des mesures de blocage.

Se prémunir d’un risque ?

Le risque est réel : il y a d’une part l’opération In Our Sites qui est conduite par les autorités américaines depuis 2010 pour prendre le contrôle de certaines adresses et d’autre part des actions menées devant la justice, à l’image de la plainte pour infraction au droit d’auteur lancée en avril 2015 par la société civile des producteurs phonographiques. Plainte qui a abouti au blocage du site.

À l’époque, les principaux fournisseurs d’accès à Internet français avaient dû bloquer un certain nombre d’adresses utilisées par T411. Cependant, le dispositif mis en place, s’il a pu effectivement entraver l’internaute lambda qui n’est pas très à l’aise avec l’informatique, est aussi connu pour être aisément contournable. En passant par un proxy ou un VPN, ou bien en changeant ses réglages DNS,le blocage disparaît.


Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !