Tandis que la RIAA n’a de cesse de porter des actions contre le peer to peer, certaines maisons de disques américaines se battent pour le faire survivre. Pour elles, le peer to peer est devenu un très bon moyen de faire connaître les artistes méconnus. Mais quel poids peuvent avoir ces petites productions face aux très puissantes majors ?

Les majors américaines défendues par la RIAA ont les moyens financiers suffisants pour s’imposer dans les media traditionnels (radio, télévision, etc.). Ce sont elles qui aujourd’hui attaquent Kazaa, Morpheus et autres Groktster. Pour les petites maisons de disque au contraire, le peer to peer représente une chance unique de se faire connaître du grand public. « Parce que nous sommes exclus du système de distribution traditionnel, explique un responsable de communication, nous devons faire sortir nos disques du lot, nous devons faire écouter nos disques, quelle qu’en soit la manière. Si ça signifie qu’il faut les donner à Napster, soit… Nous devons faire en sorte que les gens sachent que le disque est là ».

Pour l’anecdote, le tube « It wasn’t me » de Shaggy se serait ainsi fait connaître grâce à un DJ hawaiien qui aurait téléchargé le morceau sur Internet puis diffusé dans sa boîte de nuit devant des centaines d’auditeurs. Depuis, l’album « Hotshot » fait parti des meilleures ventes mondiales (12 millions de CDs vendus).

Comment la RIAA, censée représenter les intérêts de l’ensemble des maisons de disques américaines, pourra passer outre ceux de ces petites maisons indépendantes lors des procès à venir prochainement ? Nous aimerions penser qu’il s’agit d’un véritable atout pour les réseaux peer to peer, mais objectivement, le poids des majors est tel qu’il écrase sans peine celui des indépendants, quel que soit leur nombre. D’autant plus que la RIAA porte un argument de choc : « c’est aux artistes de choisir s’ils veulent offrir leurs œuvres aux réseaux p2p, et non aux réseaux p2p de choisir s’ils veulent distribuer les œuvres à n’importe qui ». Les majors souhaitent ainsi imposer l’autorisation préalable à toute diffusion, comme celle imposée récemment dans un accord avec Audiogalaxy. Si les indépendants veulent voir leurs œuvres piratées, ils n’auront qu’à le faire savoir.

Il est tout de même intéressant de voir que certaines maisons de disques considèrent aujourd’hui Internet comme un média de diffusion à part entière. Elles ont compris qu’une œuvre téléchargée l’était par une personne qui peut en parler autour d’elle, faisant ainsi connaître l’artiste. Commercialement, le manque à gagner est vite comblé et surpassé par les ventes engendrées. Culturellement, les œuvres se diversifient et la qualité artistique re-devient le principal atout commercial.

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