Le mardi 19 juillet, la chaîne de télévision publique BBC Three diffusera en avant-première sur son site Internet le premier épisode de la deuxième saison de The Mighty Boosh. La comédie britannique ne passera à la télévision qu’une semaine plus tard. De quoi faire tourner la tête des studios d’Hollywood qui, eux, font tout pour empêcher la diffusion des séries sur Internet après leur passage à la télévision.
Avec The Mighty Boosh, tous les épisodes de la comédie pourront être visionnés en ligne jusqu’à sept jours après la diffusion du programme à la télévision.
Jana Bennett, directrice de télévision de la BBC, indique qu’il s’agit là d’un « des nombreux pilotes que la BBC Television va entreprendre ces prochains mois, exploitant les opportunités offertes par les nouvelles technologies de regarder comment les programmes pourraient être délivrés au delà de la linéarité traditionnelle de la transmission« .
Généralement, studios et chaînes de télévision sont très frileuses à l’idée de voir leurs programmes diffusés sur Internet. Le modèle économique télévisuel s’appuie sur un contrôle de la diffusion, à la fois dans le temps et dans l’espace.
Dans le temps, car les chaînes peuvent choisir exactement l’heure et le jour à laquelle une émission va être diffusée. Les producteurs vendront ainsi plus ou moins chers leurs droits selon que le programme est récent ou non. De plus les annonceurs paieront plus ou moins cher leurs annonces en fonction de leur pertinence à un temps donné (il est plus souhaitable de diffuser une publicité pour les yaourts à midi qu’à neuf heures du matin).
Dans l’espace, car les producteurs vendront bien moins chers leurs droits pour diffuser un programme sur la télévision locale toulousaine que pour diffuser le même programme sur toute la France, sur une chaîne de télévision nationale.
Avec Internet, les données spatiales et temporelles s’effacent. Ce sont les internautes qui choissent quand et où ils visionnent un programme. A moins de s’en remettre à des DRM qui contrôlent la date d’accès au contenu et la géolocalisation de l’ordinateur qui sert à lire le contenu, il faut réinventer le modèle économique qui accompagne la diffusion gratuite de contenus.
Stuart Murphy, contrôleur de BBC Three, a bien saisi cet enjeu « crucial » de la diffusion des séries TV sur le site de la chaîne. « C’est une progression naturelle pour nous de mettre nos programmes à disposition du haut-débit« , explique-t-il. « Ca peut délivrer aux gens une expérience télévisuelle dès qu’ils le veulent« .
Pourra-t-on en attendre autant du groupe France Télévision ?
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