Capcom n’en finit plus avec son opération recyclage et propose désormais Resident Evil: Revelations sur PS4 et Xbox One avec la question suivante : une pépite 3DS a-t-elle sa place sur ces consoles ? Vous avez quatre heures.

Remake, reboot, portage… Depuis plusieurs années, force est de reconnaître que les éditeurs se font plaisir en recyclant leur catalogue du passé. Parmi eux, Capcom fait figure d’acteur majeur dans un domaine qui peut autant plaire qu’agacer. Et c’est avec cet opportunisme condamnable que la firme nippone a décidé de relancer Resident Evil: Revelations sur PlayStation 4 et Xbox One.

Sur le papier, il peut s’agir d’une bonne idée pour ceux qui avaient loupé ce spin-off sorti initialement sur 3DS et déjà décliné sur PlayStation 3, Xbox 360, PC et Wii U. En substance, on peut sans trop de mal affirmer qu’une expérience portable, si excellente soit-elle, ne peut pas être garante de sensations similaires une fois confortablement installé dans un canapé. Surtout dans le cas d’un Resident Evil.

Resident Evil Revelations

Resident Evil: Revolution

Loin de nous l’idée de mettre Resident Evil: Revelations au pilori. Sur 3DS, le jeu a tout à fait sa place pour plusieurs raisons. Non content d’introduire la possibilité de tirer en bougeant (une révolution dans l’histoire de la franchise), le survival-horror convoque des souvenirs du passé pour se muer en un simili retour aux sources, autant matérialisé par un duo que les fans connaissent bien (Jill Valentine et Chris Redfield, héros du premier opus canonique) que par des mécaniques et des environnements d’antan. En effet, l’action se déroule sur un bateau dont l’architecture ressemble à un manoir rempli de pièces secrètes, y compris des laboratoires.

Resident Evil: Revelations a également pour lui son découpage épisodique, avec une dizaine de segments courts (7/8 heures pour en voir le bout, avec un mode annexe jouable à deux pour éventuellement prolonger le plaisir). En mode portable, c’est un format parfaitement adapté pour une raison évidente : on n’est plus enclin à enchaîner les sessions courtes. Sur une console de salon, en revanche, une telle formule n’a d’autre effet que de hacher un rythme déjà pas bien soutenu eu égard au support original. Dommage.

Resident Evil Revelations

Déjà mou sur 3DS, Resident Evil: Revelations l’est donc encore plus sur PlayStation 4 et Xbox One. Et ce n’est pas nécessairement l’intrigue, tout aussi secondaire à la saga que très convenue, qui donnera envie de parcourir le Queen Zenobia armé notamment d’un scanner permettant de révéler des objets utiles (comme des munitions pour occire les monstres nous faisant face).

Graphiquement, il ne faut pas attendre des miracles non plus de Resident Evil: Revelations. Tout juste pouvons-nous apprécier des personnages mieux modélisés (si on ne regarde pas leur visage) et un framerate supérieur, améliorant le confort visuel et faisant passer un peu mieux la pilule de la paresse de Capcom pour relever la qualité des textures. En bref, c’est grossier et les développeurs auraient pu faire un effort supplémentaire pour rendre le tout plus digeste.

Pour ainsi dire, un tel portage bête et méchant questionne à nouveau sur leur intérêt à une époque où ils pullulent comme des zombies en pleine apocalypse. On répondra par les minimums requis : choisir judicieusement les titres originaux et les (re)travailler un tant soit peu pour respecter les joueurs.

Le verdict

Resident Evil Revelations
2/10

Resident Evil: Revelations

Si Resident Evil: Revelations est assurément un excellent jeu, ce constat vaut surtout pour son support d'origine, à savoir la 3DS. Pensé pour une expérience 100 % portable, le spin-off n'a malheureusement pas sa place sur PlayStation 4 et Xbox One. Et ce n'est pas le portage qui viendra nous contredire.

Mou et pas très beau sur les deux consoles de salon, Resident Evil: Revelations tourne limite au ridicule. On ne pourra dès lors que conseiller d'opter pour un achat sur 3DS au cas où vous auriez envie de découvrir cet opus annexe couvant une petite révolution dans l'histoire de la licence : la liberté de tirer en bougeant. Bienvenue en 2012.

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