Les réseaux de chaînes télévisées ne sont pas emballés par Google TV. Selon eux, la plate-forme interactive web / TV de Google risque de cannibaliser leurs contenus. La firme de Mountain View, qui doit lancer ce nouveau service cet automne, a multiplié les entretiens avec les grandes chaînes TV. Sans grand succès pour le moment.

Fin mai, la firme de Mountain View dévoilait Google TV, sa toute nouvelle plate-forme interactive entre le web et la télévision. Reposant sur le système d’exploitation Android et le navigateur web Chrome, le système sera embarqué dans les téléviseurs et les décodeurs vendus aux États-Unis. Dans un premier temps. Car Google TV vise au final un marché potentiel estimé à 4 milliards de téléspectateurs.

Au regard des enjeux, Google n’a donc pas lésiné sur les moyens. Du côté des industriels, de grands noms sont venus s’agglutiner autour de la firme de Mountain View. Lors de la présentation de Google TV, Eric Schmidt était accompagné des directeurs de Sony, Adobe, Logitech, Intel, Dish (premier opérateur satellite américain) et Best Buy (grande chaîne de magasins spécialisée dans l’électronique).

Mais si Google a su convaincre les industriels de participer à Google TV, la société américaine a nettement plus de mal à rallier les distributeurs de contenus à son projet. Selon une information du Wall Street Journal, les grands réseaux de chaînes télévisées ne seraient pas particulièrement emballés à l’idée de fournir des contenus à Google TV. À terme, ils craignent de voir émerger un concurrent redoutable qui s’appuierait à la fois sur leurs contenus et sur les contenus web (comme YouTube, à travers le projet Leanback par exemple).

Le quotidien américain rapporte que Google a multiplié les rendez-vous avec les principales chaînes américaines, comme ABC, CBS, la Fox et NBC, pour les convaincre de participer à Google TV. Mais dans l’ensemble, c’est le scepticisme qui domine. Les détenteurs de contenus pensent que Google ne pourra pas proposer un modèle économique suffisamment équitable pour compenser le cannibalisme de Google TV.

La plate-forme interactive est effectivement, sur le papier du moins, très attractive. Non content de s’appuyer sur les contenus fournis par les réseaux de chaînes télévisées, elle puise largement sur les plates-formes de vidéos en ligne tout en affichant les sites web. Et c’est cette diversité qui inquiètent les détenteurs de contenus.

Toujours selon le Wall Street Journal, les officiels de Google ont souhaité obtenir un accès aux informations sur les contenus vidéo diffusés sur les sites des différentes chaînes de télévision. Pour Google, cela aurait l’avantage de renforcer son moteur de recherche afin de retourner des résultats plus pertinents.

Pour l’heure, le modèle économique de Google TV se base sur la publicité. L’entreprise américaine voudrait rendre sa plate-forme incontournable et attirer de nombreux annonceurs, afin qu’ils diffusent leurs publicités. Toute la question est de savoir si ce modèle économique ne va pas rentrer en concurrence avec le marché de la publicité sur les chaînes de télévision. Si c’est le cas, les réseaux seront à coup sûr encore moins tentés par Google TV.

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