FreeLa base de tout commerce, c’est de savoir donner envie aux clients d’acheter, en proposant toujours plus de services à valeur ajoutée. C’est une règle basique qu’a oublié l’industrie du disque lorsqu’elle était assise sur oligopole doré, et les producteurs indépendants réunis au sein de la SPPF (Société Civile des Producteurs de Phonogrammes en France) reprochent désormais au FAI Free de ne pas l’avoir lui-même mise de côté.

En effet, Free boostait en septembre dernier son service d’envoi de fichiers et de téléchargement par web ou FTP. Le site dl.free.fr permet désormais aux freenautes de stocker pendant 30 jours un nombre illimité de fichiers, jusqu’à 10 Go par fichier. Les fichiers peuvent ensuite être téléchargés par l’abonné, ou par une « communauté de partage » formée par l’utilisateur. Pour un fournisseur d’accès à Internet, c’est un service tout à fait légitime, qui s’inscrit dans son coeur de métier, et dont la valeur ajoutée n’est pas contestable.

Pour la SPPF, c’est une provocation. « La SPPF a pris connaissance avec stupéfaction de l’annonce faite par Free du lancement de son service d’hébergement en ligne permettant l’échange de fichiers volumineux. Ce nouvel outil, ouvert à tout Internaute, abonné ou non à un FAI, va indéniablement donner un nouvel essor à la contrefaçon numérique dans un contexte où le marché du physique continue de chuter inexorablement « , écrit l’organisation dans un communiqué. Elle demande aux pouvoirs publics d’intervenir pour « amener les FAI à se responsabiliser et à coopérer réellement, aux côtés des producteurs de musique, dans leur lutte contre la piraterie en ligne« .

Ainsi la SPPF reproche en substance à Free d’avoir fait son travail. Or le service d’hébergement de fichiers n’est qu’un petit élément de plus qui, effectivement, conduit à un « essor de la contrefaçon numérique » et à une « chute inexorable du marché du physique ». Ca n’est pas le service de Free qui est responsable de ces faits indiscutables, mais le développement d’Internet dans son ensemble, qui conduit à une véritable révolution industrielle. L’hébergement et la mise en commun des connaissances et des œuvres est plus forte que leur rétention et le contrôle des utilisateurs. Il faudra que l’industrie du disque s’adapte, ou qu’elle disparaisse.

Est-il dans le sens de l’histoire et de l’évolution technologique de vouloir, comme le souhaite Neuf Cegetel, filtrer et bloquer l’échange de données ?

Quoi que sera la réponse apportée par la mission Olivennes, tout blocage ne sera, de toute façon, qu’une vaine tentative de reporter à demain les problèmes qui se posent aujourd’hui.

PS : petite astuce au passage concernant le service de Free. Pour contourner la limite de 30 Ko/s pour le téléchargement, utilisez un proxy.

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