C’est la confrontation classique entre l’art et la technologie. Présent à Venise pour présenter la nouvelle version de son film culte Blade Runner, le réalisateur Ridley Scott s’en est pris au rapport malsain qu’entretiendrait l’industrie du cinéma avec les nouvelles technologies.

Il y a deux ans, le réalisateur italien Roberto Benigni s’était emporté contre un opérateur téléphonique local qui projetait de diffuser sur téléphone mobile le dernier long-métrage de Sidney Pollak. « Blasphème », avait critiqué l’auteur de « La vie est belle » pour qui un film doit se regarder sur grand écran et ne pas se prostituer pour succomber aux sirènes commerciales.

Deux ans plus tard, c’est à nouveau en Italie que le sujet fait surface. Invité à la Mostra de Venise à présenter la Final Cut de son film culte Blade Runner, remasterisée et (très peu) remontée, le réalisateur Ridley Scott s’en est pris aux dérives technophiles de l’industrie du cinéma. La technologie qui permet de regarder des films sur des téléphones portables et des écrans d’ordinateurs tue le cinéma, a-t-il indiqué en substance lors du Festival. « Nous essayons de faire des films qui soient adaptés au cinéma, dans des pièces larges avec un bon son et une grande image. Mais nous combattons la technologie ».

« Même si ça a été merveilleux sous certains aspects, ça a aussi des impacts négatifs importants », déplore Ridley Scott qui reproche à l’industrie du cinéma de négliger la qualité artistique des films pour favoriser leur commercialité sur tous supports. Et cela ne touche pas uniquement les aspects technologiques. « Je pense que les films deviennent de plus en plus bêtes, en fait. Alors qu’avant c’était du 50/50, maintenant c’est 3 % de bon, 97 % de stupide », accuse Scott. « Je ne critique pas Hollywood parce que c’est là que je travaille, mais je dis que c’est comme ça que ça se passe, le commerce l’emporte sur l’art ».

Mais si plutôt que de tuer l’art, la vidéo mobile en faisait naître une nouvelle forme ? Le Festival Pocket Films, qui se tient tous les ans à Paris, est peut-être là pour le laisser penser. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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