La saison 2 de Good Omens vaut seulement pour le duo David Tennant et Michael Sheen
Crowley est l’ange le plus ravi du Paradis : il vient de créer le Big Bang.
C’est par cette introduction hilarante que nous entrons dans la saison 2 tant attendue de Good Omens, désormais disponible sur Prime Video. Une façon de comprendre comment Crowley (Rampa, en VF) a été déchu du Paradis pour devenir le démon que l’on connaît désormais si bien et qui forme un duo savoureux avec Aziraphale, un ange à l’allure so british. Mais justement : en dehors de leur complémentarité absurde, Good Omens manque cruellement de piquant pour nous emmener au bout de ses 6 nouveaux épisodes.
David Tennant et Michael Sheen sont le meilleur fromage du monde (oui, oui)
Comme dans la saison 1, l’atout majeur de la série reste ainsi toujours le même : l’alchimie évidente entre David Tennant (Doctor Who) et Michael Sheen (Underworld). Les deux comédiens, qui partagent également l’affiche de la géniale Staged, imaginée pendant la pandémie de Covid, trouvent ici de nouvelles façons d’explorer leur duo iconique. On adore les voir se chamailler autour de tout et n’importe quoi, voyager à bord de la rapide Bentley de Crowley ou tenter de jouer les entremetteurs avec leurs voisines. Clairement, le visionnage de la saison 2 vaut ainsi davantage pour la joie de retrouver ces deux personnages aux accents queer, que pour son histoire toujours aussi alambiquée.
Alors que les premiers épisodes suivaient scrupuleusement la trame du livre De bons présages, de Terry Pratchett et Neil Gaiman, ce nouveau récit se perd ainsi en digressions inédites, loin du matériau originel et plus ou moins informatives. À force de vouloir à tout prix faire du fan-service en nous dévoilant le passé mystérieux de Crowley et Aziraphale, Good Omens ne cesse de naviguer entre des flashbacks en 1827, en 1941 ou même en 2500 avant J.-C.. On finit ainsi ces mini-épisodes dans des épisodes avec l’impression d’avoir mangé un bon plat de raclette, certes savoureux, mais pour lequel on aurait légèrement abusé sur les quantités. Alors oui, David Tennant et Michael Sheen représentent le meilleur fromage du monde, mais alliés à des pommes de terre sans saveur, ils ne peuvent malheureusement pas vraiment sauver la mise.
Jon Hamm, grand adorateur de chocolats chauds en petite tenue
Si vous suivez toujours la métaphore, les pommes de terre en question constituent le scénario de cette deuxième saison. Si l’on devait tenter de vous résumer les événements de ces 6 épisodes, on pourrait vous dire qu’après avoir évité l’Apocalypse de justesse, Crowley et Aziraphale s’associent à nouveau pour aider leur ancien boss, l’archange Gabriel. Alors que ce dernier était le plus cruel des patrons, il se retrouve propulsé dans le monde des humains, doux comme un agneau, et sans aucune idée de son identité ni de ce qu’il fait là. Il débarque ainsi à la librairie d’Arizaphale, dans le centre de Londres, vêtu d’un simple… carton devant ses parties génitales.
C’est Jon Hamm (Mad Men, Baby Driver) qui a la lourde tâche de donner toute la puissance comique nécessaire à ce personnage, et il le fait évidemment avec brio. On réalise d’ailleurs que l’on aimerait davantage le retrouver dans ce registre, si sous-exploité dans sa longue carrière dramatique. L’acteur est ainsi parfait en Gabriel, désormais adorateur de chocolats chauds et de classements de livres par ordre alphabétique… du premier mot utilisé dans le roman. Ce personnage, déjà présent dans la saison 1, mais qui trouve ici un second souffle, est la meilleure idée de ces nouveaux épisodes. Mais son histoire si drôle aurait mérité davantage de développement, dans un ensemble qui manque de cohérence.
Entre le Paradis et les Enfers, notre cœur balance
En regardant Good Omens, on est ainsi sans cesse tiraillés entre deux feux. À la fois, l’humour décalé et fun de la série nous fait un bien fou au moral, grâce à son étrangeté réconfortante. Mais dans le même temps, les incursions dans le passé de Crowley et Aziraphale ne cessent de dépasser tous les curseurs, à tel point que l’on finit par décrocher malgré nous.
La série réserve pourtant de très jolis moments, notamment lorsque les deux compères s’improvisent agence matrimoniale et organisent un bal style Jane Austen pour enfin développer une romance entre deux adorables lesbiennes. Mais les récits manquent clairement de rythme, et surtout de constance, pour nous pousser à enchaîner les épisodes, beaucoup trop inégaux. On restera tout de même pour le duo central absolument génial, un comique de situation vraiment impeccable, l’innocence de Jon Hamm dans son plus simple appareil et le plaisir toujours intact de savourer une bonne raclette, entre le Paradis et les Enfers.