Nous l’avions affirmé il y a quelques semaines. Pour restaurer une image déjà bien écornée et retrouver la confiance de ses utilisateurs, Google allait devoir faire bien plus que de simplement se confondre en excuses. Car depuis les découvertes du commissaire fédéral allemand en charge de la protection des données, Peter Shaar, la polémique sur la collecte illégale des données n’est jamais retombée. Pire, elle a même gagné en puissance au point de convaincre les régulateurs américains et européens d’initier une enquête sur cette affaire.

Manifestement, Google a bien compris le message. Dans un entretien accordé au Financial Times, Eric Schmidt a reconnu que l’entreprise s’est complètement plantée dans cette affaire. « Nous nous sommes plantés. Soyons très clairs à ce sujet » a lâché le directeur exécutif de la firme américaine. Et d’ajouter que « si vous êtes honnête sur vos erreurs, c’est le meilleur moyen d’éviter qu’elles ne se reproduisent« .

Accompagnant le geste à la parole, le PDG du géant américain a confirmé au quotidien britannique que les données recueillies par les véhicules Street View pendant trois longues et années et dans trente pays différents allaient être transmises aux régulateurs des différents pays. D’ici deux jours, les autorités allemandes, françaises et espagnoles devraient donc obtenir l’ensemble des données personnelles captées par le service de Street View.

À l’origine de cette polémique, l’alerte du commissaire fédéral à la protection des données en Allemagne, Peter Shaar, qui avait fustigé Google pour sa collecte des adresses MAC et des noms des réseaux WiFi (SSID). Dans un premier temps, la firme avait botté en touche en expliquant que si effectivement les voitures Street View enregistrent ce genre de données, elle est loin d’être la seule : « l’acquisition de données des réseaux WiFi n’est pas quelque chose de nouveau, ni quelque chose que fait seulement Google« . « Ce type de données est collecté depuis des années par différentes sociétés, y compris allemandes« .

La position de Google n’était pourtant pas dénuée de sens. Selon l’entreprise américaine, les noms des réseaux WiFi et les adresses MAC ne sont pas des données privées, puisqu’ils sont liés à des objets matériels, et non pas à des personnes. Un argumentaire qui n’a cependant convaincu personne, d’autant que le géant américain est déjà en indélicatesse avec la plupart des CNIL de la planète. Parmi les griefs régulièrement formulés, citons les photographies jugées trop intrusives de Street View ou la rétention trop longue des requêtes envoyées dans le moteur de recherche.

Depuis, Google a changé de stratégie en promettant une évaluation interne des pratiques de l’entreprise en matière de confidentialité et de gestion des données liées à la vie privée. Par ailleurs, l’ingénieur responsable du bout de code controversé va également faire l’objet d’une enquête, afin de déterminer s’il a oui ou non respecté les pratiques de l’entreprise.

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