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Le bitcoin est en vigueur au Salvador, mais qui l'utilise ?

Le Salvador est devenu, en septembre, le premier pays à faire du bitcoin une monnaie légale. Selon le président Nayib Bukele, près de la moitié de la population utilise désormais Chivo, le portefeuille crypto mis à leur disposition pour utiliser le bitcoin au quotidien. Un chiffre authentique, mais à prendre avec du recul. 

C'est devenu un symbole dans le secteur crypto : le 7 septembre, le Salvador est devenu le premier pays à faire du bitcoin une monnaie légaleUn pari risqué (même si le dollar conserve lui aussi le statut de monnaie légale dans le pays). Le projet est cependant âprement défendu par Nayib Bukele, le président du pays.

Celui-ci a révélé le 3 octobre, sur Twitter, que 3 millions de Salvadoriennes et de Salvadoriens utilisaient désormais Chivo, le portefeuille digital lancé par l'État pour que la population puisse se servir du bitcoin au quotidien. Un pourcentage très élevé : la population salvadorienne étant de 6,5 millions de personnes en 2020, cela veut dire que 46 % d'entre elles ont téléchargé l'application Chivo. Cela signifie-t-il pour autant que la population salvadorienne adhère massivement au bitcoin ? Rien n'est moins sur.

https://twitter.com/nayibbukele/status/1444775650292899840?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet%7Ctwtr%5Etrue

Des bitcoins offerts aux Salvadoriens

Pour faciliter l'acceptation du bitcoin, le président Nayib Bukele a offert à chaque citoyenne et citoyen du pays 30 $ en bitcoin, à utiliser sur Chivo. Dans un pays où le PIB mensuel par habitant est de 300 $, c'est loin d'être une somme négligeable. Certains ont donc téléchargé l'application Chivo dans l'unique but de récupérer ces 30 $ offerts, et non dans celui d'utiliser le bitcoin au quotidien.

Le fait est d'ailleurs que le gouvernement salvadorien a fait preuve de peu de pédagogie sur cette transition vers le bitcoin« La loi a été adoptée extrêmement vite, sans étude technique ni débat public », dénonçait ainsi l’économiste salvadorien Ricardo Castañeda dans les colonnes de The Guardian. Alors qu'il s'agit d'un projet aux implications lourdes et qui n'a encore jamais été tenté ailleurs, le président salvadorien n'a en effet laissé s'écouler que trois mois entre l'approbation de la loi bitcoin et son entrée en vigueur. Résultat : dans un sondage réalisé cet été, 45 % des Salvadoriens questionnés disaient ne « rien connaître » au bitcoin et à son fonctionnement.

Le président du Salvador Nayib Bukele espère que le fait de donner cours légal au bitcoin aidera l'économie du pays, en la rendant plus accessible (70 % des citoyens n'ont pour l'heure pas de compte bancaire), et en réduisant les frais de transfert d'argent depuis l'étranger vers le pays (cela représente pas moins de 20 % du PIB).

La loi bitcoin est un pari risqué

Donner cours légal au bitcoin n'est cependant pas un geste anodin. Le cours des cryptomonnaies est assez volatil. Pour de grandes entreprises ou des personnes à fort pouvoir d'achat qui ne misent qu'une part de leurs revenus dessus, cela n'est pas forcément dangereux. Mais si des sociétés moins solides et des particuliers peu fortunés misent une grosse partie de leurs fonds sur le bitcoin, une baisse du cours peut les mettre dans une situation difficile.

L'adoption étendue des cryptomonnaies peut menacer la stabilité macroéconomique du Salvador, affaiblir sa politique monétaire et rendre les prix sur le marché domestique instables, alertait plus globalement le Fonds Monétaire International, en juillet dernier. Les Salvadoriens sceptiques, qui décideraient de ne pas utiliser le bitcoin, ne seront donc pas pour autant à l'abri des conséquences que cette cryptomonnaie pourrait avoir sur leur économie.