La justice française ordonne le blocage de dizaines de sites de liens torrents et de streaming
La liste est pléthorique.
Les jugements, signalés ce mercredi 10 avril par Alexandre Archambault, avocat spécialiste des problématiques numériques, détaillent les noms de domaine pris pour cible. Les opérateurs (Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom) sont justement enjoints d'empêcher leur clientèle de les atteindre, en les bloquant.
Salve de blocage contre des dizaines de sites pirates
Les FAI ont deux semaines au maximum, à compter de la date de la décision, pour mettre en oeuvre les dispositions empêchant les internautes de se rendre sur ces sites. Celles-ci devront être maintenues pour une durée d'un an et demi. Par ailleurs, le tribunal judiciaire outre la possibilité d'actualiser la liste des adresses à bloquer, si de nouveaux domaines sont repérés.
« En cas d'évolution du litige, notamment par modification des noms de domaine ou chemins d’accès [des sites visés] », les ayants droit « pourront en référer à la présente juridiction [...] afin que l’actualisation des mesures soit ordonnée », peut-on notamment lire. Les sites de streaming, de liens BitTorrent et de téléchargement sont les suivants (hors doublons) :
Torrent9
Cpasbien
YggTorrent
Flac24bitmusic
Gktorrent
Tirexo
Zone-annuaire
Wawacity
Torrentdownload
Oxtorrent
Zetorrents
01Streaming
CinéComplet
Cinez
Coolfix
Cpasmal
Cpasmieux
DesfilmsVF
DPStream
French-Stream
FrenchStream
FrenchStream2
FRMovies
HDSS
JustStream
StreamLook
UpMovies
VideoFutur
WikiSeriesStreaming
Zone-Téléchargement
ATStream
CineMay
Cpasfo
FilmoFlix
KiwiStream
PopSeries
SeriesStreaming
StreamPourVous
TonCinéClub
VoirSries
MP3
33Rapfrmp3
Extreme-down
Hdmusic
Hiphopde
Losslessalbums
Rutracker.org
Rutracker.ru
Torrent411
Torrentquest
Snapinsta
C'est la deuxième grande offensive contre des plateformes qui favorisent le piratage de contenus culturels depuis le début de l'année. En février 2024, les titulaires de droits avaient également obtenu de la justice française le blocage de plusieurs dizaines adresses, avait indiqué L'Informé dans ses colonnes, mi-mars.
Les ordonnances judiciaires concernent les quatre principaux FAI dans le fixe et, donc, auront une répercussion sur des millions d'internautes -- en tout cas, sur celles et ceux qui fréquentent ces plateformes hors des clous de l'offre légale. Cependant, les plus petits FAI ne sont pas mentionnés, ni spécifiquement les opérateurs mobiles.
Des extensions en .guru, .boo ou .rsvp
La variété des extensions de domaine utilisées par les sites pirates est très étendue, preuve de l'effort perpétuel de ces espaces illicites pour demeurer accessibles aux internautes -- ou parce que leurs précédents domaines ont été neutralisés. Ainsi, outre les classiques .com, .org, .net, .info, .tv, .biz, .co, .online, on trouve aussi des :
.click, .xyz, .vip, .me, .cc, .rip, .cam, .moe, .bio, .es, .how, .autos, .guru, .digital, .monster, .rest, .plus, .ong, .gold, .news, .live, .today, .world, .mx, .to, .uno, .tel, .tech, .rsvp, .rocks, .red, .quest, .pink, .pics, .onl, .one, .kim, .ink, .homes, .hair, .foo, .fit, .cyou, .cloud, .boo, .bond, .blue, .bet, .boats, .work, .top, .sbs, .pro, .best, .art, ou bien .day.
Cette immensité d'options est indirectement liée à la libéralisation des noms de domaine au tournant des années 2010, sous l'égide de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN). Cela offre ainsi plus de liberté aux webmasters, mais aussi, de facto, plus d'options pour les sites pirates cherchant des refuges sur d'autres extensions.
À l'inverse, les internautes les plus dégourdis ont aussi des possibilités pour ne pas subir ces blocages et continuer à pirater. Généralement, deux leviers sont actionnés : changer de DNS sur son ordinateur (ou son son téléphone) ou passer par un VPN. Il est plus rare que les internautes aillent jusqu'à faire un changement de FAI.