Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

Gungrave G.O.R.E est le pire jeu de 2022

Suite devenue arlésienne, Gungrave G.O.R.E est un jeu beaucoup trop abrutissant pour devenir une référence dans la catégorie défouloirs. 

« Kick their ass » (« Botte-leur les fesses ») : chaque niveau de Gungrave G.O.R.E débute par cette phrase, inscrite en gros au milieu de l'écran. C'est de très mauvais goût, mais on peut aussi y voir un moyen de motiver les rares joueuses et joueurs qui oseront se lancer dans Gungrave G.O.R.E. Car c'est peu dire que le jeu vidéo développé par Iggymob est une pure catastrophe, dans la proposition (un jeu de tir sur rails mal déguisé) et dans l'exécution. Prime Matter rêvait sans doute de ressusciter la saga née il y a vingt ans sur PlayStation 2. C'est loupé. 

En revanche, si l'objectif de Prime Matter était de proposer un jeu PlayStation 2 en 2022, alors c'est réussi. Tout est poussiéreux dans Gungrave G.O.R.E, où on incarne Grave, un malfrat taiseux revenu d'entre les morts pour devenir une véritable machine à tuer. Son objectif est simple : débarrasser le monde d'une mafia qui a pris le contrôle d'une drogue puissante. Ce pitch peu épais est introduit par une cinématique encourageante. Et puis quand il faut jouer, le drame commence. 

Le plus beau jeu de l'univers // Source : Prime Matter

Gungrave G.O.R.E est un test de solidité pour la manette

Disponibilité

Gungrave G.O.R.E est disponible depuis le 22 novembre sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S, Xbox Series X et PC. On le trouve aussi dans le Xbox Game Pass. 

Sur l'échelle de la subtilité, Gungrave G.O.R.E se situe six pieds sous terre. Neuneu comme jamais, le titre enchaîne les niveaux courts (une dizaine de minutes) alors qu'on a l'impression que tout est interminable. Le héros, qui se trimballe un cercueil sur le dos et assume son look à la Ozzy Osbourne, a l'agilité et la vélocité d'un pachyderme. Heureusement qu'il ne doit pas beaucoup esquiver, ni sauter, dans son aventure. Sans quoi le gameplay serait encore plus éreintant qu'il ne l'est déjà. D'une vacuité effarante, l'expérience consiste à déverser -- sans besoin de viser -- son chargeur sur des ennemis qui arrivent de partout, et surtout de nulle part. En termes de chiffres, c'est assourdissant : j'ai dû occire plus de 5 000 ennemis en moins de dix heures. Même Rambo doit s'incliner. 

Il confond le grisant et l'abrutissant

En soi, verser la mort avec style et efficacité est une activité assez courante dans le genre action. Mais encore faut-il que le gameplay soit intéressant pour tenir sur la longueur. Ce n'est pas du tout le cas dans Gungrave G.O.R.E, qui repose sur des phases de tir sans saveur durant laquelle il est simplement demandé de matraquer sa gâchette sans réfléchir. On appuie tellement dessus qu'on pourrait craindre le pire pour la résistance de sa manette (et son doigt). Au mieux, Gungrave G.O.R.E est un bon test pour s'assurer que son accessoire peut tenir la route sur le long terme (c'est le cas pour la Scuf Reflex, qui a tenu le choc). 

Dès lors, on avance dans Gungrave G.O.R.E sans se poser aucune question, en priant peut-être pour obtenir le meilleur score avant de passer à la mission suivante. On pourra faire évoluer son héros, en dépensant quelques points dans un laboratoire riche en choix. Même en matière de progression, on peine à être convaincu. On a augmenté les dégâts de l'arme principale jusqu'au niveau 4 (pour écourter au maximum les affrontements), sans parvenir à déceler un changement drastique par rapport à avant. De la première à la dernière minute, Gungrave G.O.R.E est dans la répétition. Il confond le grisant et l'abrutissant. Certes, la frontière est peu épaisse, mais le jeu se situe toujours du mauvais côté et n'offre strictement rien de motivant pour qu'on lui donne sa chance. 

Un charisme sidérant // Source : Prime Matter

Étrangement, le gameplay basique de Gungrave G.O.R.E rime parfois avec gestion douteuse de la difficulté. La plupart du temps, on a l'impression d'être invincible, de pouvoir résister à tout (on peut même renvoyer les missiles à l'envoyeur !). Mais il arrive de devoir surmonter des défis qui surprennent plus qu'ils ne galvanisent. En termes d'équilibre, on n'y est pas du tout. En prime, certains choix des développeurs sont vraiment étranges (exemple : une vulgaire chute est fatale, ce qui finit par agacer). Ils n'ont pas été très inspirés non plus sur l'architecture des décors, qui se résument à des zones de conflit très plates, séparées par des couloirs. Dès que c'est un peu étriqué, la caméra fait des siennes. La frustration guette constamment, et certains passages sont à s'arracher les cheveux (mention spéciale à celui où il faut aller vite sur le toit d'un train). 

Sur la forme, Gungrave G.O.R.E ne fait pas rêver non plus. Outre la direction artistique insipide, rien n'est beau. Même avec l'option d'affichage réglée sur la qualité (on la déconseille pour des raisons de fluidité), les graphismes sont grossiers. Ne regardez pas les décors de trop près au risque d'avoir envie de prendre rendez-vous chez l'ophtalmo. Le rendu est cubique et peu détaillé, tandis que les effets visuels font peine à voir -- dans le sillage des explosions qui font pschitt. Enfin, on espère que vous avez les oreilles bien accrochées : la bande son digne des pires films des années 80 est vraiment une souffrance acoustique. Même sur des points basiques, Gungrave G.O.R.E arrive à être raté. C'est dingue. 

Il paraît que la saga Gungrave bénéficie d'une petite cote de popularité (grâce aux internautes, le premier opus affiche une moyenne de 8,6 sur 10 sur Metacritic) -- notamment grâce à une adaptation en série animée. On espère que les fans y croient toujours un peu et qu'ils sont beaucoup plus indulgents que la moyenne. Car il est très compliqué de pardonner toutes les dérives de Gungrave G.O.R.E. À l'image de son défunt héros, il aurait peut-être fallu enterrer le projet.