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StopCovid empêche la France de rejoindre le projet européen de contact tracing

La Commission européenne s'est accordée pour faire fonctionner les applications de traçage des contacts ensemble. Préférant un protocole franco-français à une solution standard décentralisée adoptée par tous ses voisins, la France n'est pas incluse dans ce projet.

Ce qui devait arriver arriva : d'après l'AFP, la Commission européenne a lancé un projet pour faire fonctionner les applications de traçage des contacts européennes ensemble. 18 d'entre elles partageront leurs données... à l'exception notable de StopCovid, l'application française. En cause : le choix du gouvernement et de Cédric O de faire fonctionner l'application sur un protocole maison, centralisé, quand tous les pays européens ont préféré faire reposer leurs applications sur une méthode décentralisée et native, conçue directement avec Apple et Google.

La dépêche de l'agence française cite explicitement deux entreprises européennes, T-Systems et SAP, qui seront chargées de développer une plateforme « passerelle », capable de croiser les informations entre les applications de différents pays.

C'est tout l'enjeu d'utiliser un protocole commun pour tracer les contacts quand un cas de coronavirus est confirmé par une autorité sanitaire : sans partage des informations entre les pays, le tourisme présente plus de risque. Aujourd'hui, la France a rouvert ses frontières à certains pays et si le gouvernement insiste pour que les citoyens téléchargent StopCovid, l'application n'a aucun intérêt sur une aire d'autoroute, par exemple, où de nombreuses personnes venues de pays européens se croisent et possèdent, peut-être, leur propre application.

L'entêtement made in France

Et pourtant, la France était au courant. Cédric O, qui a déjà regretté qu'un protocole européen commun ne soit pas développé, savait qu'il isolait le pays en choisissant la formule maison poussée par l'Inria. Le discours anti-GAFA, compte tenu de l'ampleur de la pandémie, n'avait déjà que peu de sens : comment croire qu'une application franco-française, incompatible avec celles de nos voisins, aurait un intérêt dans un espace mondialisé, où les flux de voyageurs sont si nombreux ? Aujourd'hui, le projet européen de mettre en commun ces données chiffrées et pseudonymisées est la première pierre vers une stratégie globale de lutte contre le coronavirus. Les outils mis à disposition par Apple et Google ont la capacité de rendre les applications nationales compatibles avec les smartphones du monde entier, tout en respectant les engagements liés à la vie privée.

Cette nouvelle déconvenue pour StopCovid montre à quel point la stratégie française en matière d'accompagnement numérique de l'épidémie n'est pas une affaire d'efficacité, mais de déclaration politique. StopCovid a déjà échoué à rassembler l'opinion autour d'un projet, à utiliser les bons outils pour garantir un fonctionnement intéressant et à avoir un intérêt dans une Europe où le tourisme est de nouveau autorisé. En France, l'application est boudée, avec seulement 2 millions de téléchargements -- un chiffre qui ne dit même pas les activations, les désinstallations ou les versions non mises à jour. Malgré cette succession de mauvaises décisions, la stratégie de Cédric O a été jugée positive : lors du remaniement qui a eu lieu en juillet, il a été reconduit au poste de secrétaire d'État au numérique, avec une compétence en plus sur les réseaux et les télécommunications.

Avec la France, la Hongrie sera le seul pays possédant une application de traçage des contacts non compatibles avec ses voisins européens.