Retweets anti-musulmans de Trump : Twitter contredit sa propre explication
En retweetant sans le moindre commentaire ni précision contextuelle, mercredi 29 novembre, plusieurs vidéos anti-musulmans -- montrant notamment un « migrant musulman en train de taper un Allemand à béquilles » selon la description de British First, un groupe britannique d'extrême droite connu pour sa rhétorique en la matière --, Donald Trump s'est attiré les foudres du gouvernement de Theresa May. Mais son comportement, inédit pour un président en exercice, a surtout relancé le débat sur la conformité de ses tweets au règlement du réseau social, qui interdit toute incitation à la violence, comme il l'a récemment rappelé.
Face au tollé, Twitter a tenté d'expliquer par la voix d'un porte-parole, pourquoi ces tweets n'ont pas été supprimés : « Pour nous nous assurer que chacun(e) puisse cerner chaque camp d'un débat, il peut arriver très rarement que nous autorisions des contenus ou comportements controversés qui pourraient habituellement contrevenir à nos règles ».
https://twitter.com/jack/status/936679380817973253
Revirement
Mais Jack Dorsey, fondateur et patron de Twitter, a lui-même rejeté cette première explication vendredi 1er décembre : « Nous avons indiqué par erreur une mauvaise raison justifiant de [notre inaction] contre ces vidéos. Nous continuons de porter un regard critique sur toutes nos règles de modération et sommes preneurs de tout retour. »
Un revirement qui continue de décrédibiliser les règles du réseau social -- ou, du moins, leur application --, vivement critiqué en novembre après la certification de plusieurs comptes d'utilisateurs d'extrême droite. Depuis, Twitter a suspendu provisoirement cette certification et sévi contre certains de ces utilisateurs, sans pour autant convaincre le public.
Les accusations portant sur le traitement de faveur accordé à Donald Trump étaient déjà nombreuses en juillet 2017, lorsque le président américain avait tweeté à ses plus de 40 millions d'abonnés des GIF illustrant l'agression physique de la chaîne CNN, l'une de ses bêtes noires, dont il dénonce régulièrement les « fake news ». Le réseau social ne l'avait visiblement pas considéré comme un appel à la violence.