Même pour ses actionnaires, Activision Blizzard ne va toujours « pas assez loin » contre le harcèlement
Les mesures annoncées ne vont « pas assez loin ».
« Nous apprécions les améliorations et le changement de ton opéré par Robert Kotick (le CEO d' Activision Blizzard, ndlr) dans la lettre envoyée aux employés, investisseurs et actionnaires du groupe, note le fonds d'investissement. Mais les changements annoncés ne vont pas du tout assez loin et n'abordent pas en profondeur les problèmes de harcèlement, de discriminations, de management et d'inclusion au sein de l'entreprise ».
Des annonces concrètes attendues
SOC Investment Group précise également dans sa lettre certains changements attendus et qu'ils estiment indispensables pour reconstruire « une bonne réputation » pour Activision Blizzard. Le fonds d'investissement conseille les actions suivantes :
Améliorer la diversité au sein du conseil de direction en recrutant une femme de couleur, et de préférence une femme ayant un passé d'activiste, avant la fin de l'année 2021 ;
S'engager à respecter la parité au sein du conseil d'administration d'ici 2025 ;
de réserver un siège au conseil d'administration pour un représentant du personnel ;
Récupérer les bonus versés aux managers qui ont été coupables de mauvais comportements ou qui les ont permis, de ne pas leur accorder de bonus en 2021, et de soumettre les bonus des années futures à des critères de respect de la diversité et de l'égalité ;
Organiser un audit au sein de toute l'entreprise afin d'évaluer l'étendue des problèmes d'inégalité, de discrimination liée au genre, dans la représentation au sein des jeux, dans leur conception et leur design.
Des problèmes généralisés
Depuis le mois de juillet, Activision Blizzard est sous le coup d'une plainte, déposée par l'état de Californie, pour des faits de « harcèlement sexuel permanent » et de « discriminations ». Fruit d'une enquête menée pendant deux ans par le Department of Fair Employement and Housing Agency de Californie, la plainte accuse Activision Blizzard de faits graves. Plusieurs membres de la hiérarchie se seraient rendus coupables de faits de harcèlement voire d'agressions sexuelles. Le service des ressources humaines aurait également cherché à dissuader les victimes de porter plainte, et aurait protégé les personnes accusées.
Depuis ces révélations, les réponses d'ActivisionBlizzard ont largement été jugées insuffisantes. Une lettre de soutien a été signée par les employés d'Ubisoft, et les salariés des studios ont même organisé une grève, un fait rare aux États-Unis. Les récents départs de J. Allen Brack de la direction de Blizzard et de Jesse Meschuck de la vice-présidence des ressources humaines n'ont pas réussi à convaincre SOC Investment Group, ce qui laisse présager un été encore mouvementé pour les studios.