Un hacker pro-russe de 18 ans finit étrangement en prison en Biélorussie
Killnet, le principal groupe d'hacktivistes russes engagé contre l'Occident, a annoncé le 16 avril 2023 que l'un de ses membres a été arrêté en Biélorussie.
De nombreux groupes d'hacktivistes russes, tous liés à Killnet, ont lancé des menaces contre Minsk, présageant de lancer des cyberattaques contre les institutions du pays.
La chaîne Telegram d'Anonymous Russia a été fermée, puis remplacée par une autre trois jours plus tard. Killmilk, le leader de Killnet, a indiqué que « Radis » serait désormais le nouveau chef de la branche Anonymous Russia.
Des différends dans l'organisation des groupes
Killnet est de loin le collectif d'hacktivistes russes le plus important en termes de nombre. Ses membres sont à l'origine d'attaques par déni de service – ou DDoS -- quotidiennes contre l'Europe et les États-Unis. Pour rappel, ce type d’offensive est le moyen plus simple pour perturber un site. Les hackers se servent d’un réseau de plusieurs milliers d’ordinateurs ou d’objets connectés afin que ceux-ci se connectent tous simultanément sur le même serveur jusqu’à le saturer. Concrètement, cela n’a rien de destructeur, la cible est perturbée par la mise en panne d'un site pendant quelques heures. Parmi leurs célèbres coups de pub, on peut citer une attaque contre le Parlement européen qui avait qualifié la Russie « d’État promoteur du terrorisme ». Ou encore, une campagne contre des services de l’OTAN, perturbant les activités humanitaires de l’Alliance en direction de la Turquie et la Syrie.
Killnet tente de se poser en leader du mouvement en rassemblant tous les autres collectifs sous son égide, mais des différends entre les membres sont courants, constatent les experts.
L'arrestation d'un leader en Biélorussie pose d'abord des questions sur la politique intérieure du pays en matière d'hacktivisme. Minsk soutient le Kremlin dans son invasion de l'Ukraine, et les hacktivistes russes ont carte blanche pour harceler l'Occident. Des députés russes avaient même proposé de légaliser ces pratiques. Visiblement, la dictature biélorusse n'est pas aussi attachée aux valeurs de l'hacktivisme.