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5G : SFR et Bouygues Telecom souhaitent ralentir le déploiement de l'ultra haut débit mobile

En l'espace de quelques semaines, deux des quatre opérateurs engagés dans les enchères pour avoir des fréquences 5G ont appelé à ralentir. Il n'y a aucune urgence à déployer l'ultra haut débit mobile en France, selon eux. Du moins, tant que les modalités financières ne seront pas revues à la baisse.

Le calendrier de la 5G, bousculé par la crise du coronavirus, n'est pas tiré d'affaire. Il pourrait bien connaître de nouvelles perturbations qui pourraient retarder davantage le lancement de l’ultra haut débit mobile. Par la défiance d'une partie de la population d'une part, qui croit que la nouvelle génération de la téléphonie mobile aura des effets néfastes sur la santé, et d'autre part par l'émergence de voix discordantes dans le monde des télécoms lui-même.

Ces dernières semaines, deux des quatre opérateurs engagés dans les enchères visant à attribuer des fréquences 5G ont publiquement fait comprendre qu'ils n'étaient pas si pressés que cela de se lancer dans un nouveau chantier de déploiement national, alors qu'ils ont déjà assez de fers au feu, comme la poursuite de l'installation de la fibre optique et la résorption des ultimes zones blanches en 2G, 3G et 4G. Ces deux opérateurs qui n'ont plus le même allant qu'au début sont SFR et Bouygues Telecom.

Le 1er juin, le directeur général de SFR a confié au Figaro qu'il n'est pas convaincu que la France ait besoin à court terme de la 5G. Si Grégory Rabuel assure que son groupe est prêt, quel que soit le scénario qui se présentera, il plaide pour donner la priorité à la fibre optique et à la 4G. Avec un argument : en retardant les enchères pour l'ultra haut débit mobile, et donc les contraintes financières qui en découlent, les opérateurs pourraient redéployer des moyens sur les programmes en cours.

Huit jours plus tôt, Martin Bouygues a lui aussi exprimé ses doutes en avançant plusieurs arguments : la 5G « est loin d’être mature », elle suscite « « bien plus de méfiance et de scepticisme que d’engouement et d’enthousiasme », avec des craintes sur la santé et des théories du complot suggérant que les ondes diffusent le coronavirus, et son impact sur l'environnement est incertain, avec une consommation énergétique qui pourrait être plus importante que les normes actuelles.

« Repousser les enchères de quelques mois ne présente aucun risque de déclassement ou de retard pour l’économie française », avance-t-il, d'autant que les « les usages potentiels véritablement innovants n’arriveront pas avant 2023 ou 2024 » pour le public. Dès lors, et à l'heure où des dégradations d'installations sont observées en Europe, y compris en France, « prendre quelques mois pour expliquer et entendre, plutôt que passer en force » serait une sage décision. « Escamoter le débat public serait une grave erreur s’agissant d’une préoccupation importante de nos concitoyens ».

Trop chère, la 5G ?

L'intervention de Martin Bouygues, si elle est fondée sur des arguments recevables, a été critiquée dans la forme par Sébastien Soriano, le président du régulateur des télécoms, qui dit n'avoir « pas reçu de demande de la part de Bouygues Télécom ». Si c'est un problème, pourquoi ne s'en est-il pas ouvert aux autorités ? « J'attire l'attention de Martin Bouygues sur le fait qu'il reste très peu de temps avant la décision » de fixer les enchères finales, sans doute en juillet ou septembre.

Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, qui suit le dossier de la 5G au nom du gouvernement, s'est montrée moins convaincue sur BFM Business« Faisons attention à ne pas prendre du retard et à ne pas se retrouver dans la situation qu’on a déjà vécue plusieurs fois en France où on va être plus intelligents que tout le monde et à la fin on est plutôt en retard sur le reste de la compétition », a-t-elle averti.

Mais ce qui réunit surtout mes deux opérateurs, ce sont les modalités financières fixées en France pour autoriser l'utilisation de fréquences en 5G.

« Le monde économique d’aujourd’hui n’est plus du tout le même que celui qui prévalait début mars, lorsque les conditions de l’enchère ont été fixées », a averti Martin Bouygues. Même son de cloche chez SFR : « repenser le coût des fréquences pourrait, par exemple, permettre à la France d’avoir des opérateurs agiles, ambitieux, qui investissent massivement dans les infrastructures télécoms ». En clair : le gouvernement serait avisé de revoir à la baisse ses exigences.