Crash mortel en Tesla : Elon Musk s'empresse de défendre l'Autopilot
Samedi, deux hommes, âgés de 59 et 69 ans, se sont tués à bord d'une Tesla Model S, dans des circonstances un peu étranges.
https://twitter.com/elonmusk/status/1384254194975010826
Un accident étrange qui mérite une enquête
En réponse à un internaute qui estime que l’Autopilot ne pouvait pas être actif (en raison des mesures de sécurité qu’il implique), Elon Musk s’est permis d’appuyer : « Vos recherches, en tant que particulier, sont meilleures que celles des professionnels du Wall Street Journal. Les données récoltées pour le moment montrent que l’Autopilot n’était pas actif et que cette voiture n’avait pas l’option 'Capacité de conduite entièrement' autonome. En plus, l’Autopilot standard a besoin de marquages au sol pour être activé, ce que cette rue n’avait pas. »
Il est difficile d'accorder un crédit total à Elon Musk, qui souhaite, logiquement, défendre son Autopilot face aux critiques -- comme il l'avait déjà fait en 2018 suite à un précédent crash mortel. Seule l'enquête menée par la NTSB, le conseil national de sécurité des transports aux Etats-Unis, permettra de faire toute la lumière sur cet accident.
https://twitter.com/NTSB_Newsroom/status/1384191060985860103
Il est en effet compliqué de déterminer, pour l'heure, les causes de cet accident, qu'importe le degré d'implication de l'Autopilot. Normalement, cette technologie est censée se désengager si personne n'est assis au poste de conducteur (un détecteur de poids le signale), si elle ne détecte plus les mains sur le volant ou encore, si la voie n'est plus identifiable. Ces trois critères n'étaient, semble-t-il, pas remplis quand la Model S a quitté la route. Les éléments préliminaires vont donc, pour le moment, plutôt dans le sens des déclarations d'Elon Musk, mais l'enquête ne fait que débuter.
A noter qu'il existe des moyens de tromper l'intelligence artificielle. Il est, par exemple, possible de poser un objet lourd sur le siège, pour lui faire croire qu'il y a quelqu'un dessus. Et des outils permettent de simuler la pose des mains sur le volant. Ces techniques ont peut-être été utilisées par l'une des victimes pour tenter de pousser la technologie dans ses retranchements. L'Autopilot, qui reste un laboratoire, peut aussi connaître des failles et outrepasser certaines de ses limitations -- d'où la nécessité d'être constamment vigilant. L'enquête de la NTSB sera donc déterminante pour déterminer les circonstances exactes de l'accident.