On a vu Call of Duty Modern Warfare à l'E3 : du réalisme violent sous couvert d'une « complexité morale »
Comme beaucoup d'autres franchises annuelles avant elle, Call of Duty avait bien besoin d'une cure de jouvence.
Il faut dire que les développeurs se sont inspirés des récents films de guerre moderne, à l'instar de Sicario, Démineurs ou encore Le Royaume. On retrouvait déjà cette violence insoutenable (inutile ?) dans cette séquence coup de poing de l'opus Call of Duty: Modern Warfare 2 (un massacre d'innocents dans un aéroport pendant une mission de couverture). Cette direction, qui pourra paraître choquante, est assumée par le studio. À voir s'il n'ira pas un peu trop loin dans la représentation des conflits qui gangrènent nos vies d'aujourd'hui.
La violence par la violence
La mission montrée par Activision se déroulait à Londres, où il s'agissait d'infiltrer -- de nuit -- une maison où se terraient des terroristes. Si Call of Duty: Modern Warfare souhaite créer la rupture avec ses prédécesseurs, il en conservera quand même l'ADN -- à l'image de ces enchaînements de scripts efficaces. Il marque en tout cas une scission graphique, le nouveau moteur -- enfin -- proposant un très joli rendu. L'environnement, sombre, ne permettait pas d'apprécier le travail sur les textures mais au moins a-t-on pu constater les efforts concentrés sur les animations et les effets de lumière. La physique grimpe aussi d'un cran. La preuve : on pourra tirer au travers de certaines surfaces (un matelas, une porte).
Cette qualité graphique vient appuyer le caractère viscéral de l'expérience articulée autour d'une notion forte : « Les ennemis ne portent pas tous des uniformes ». On l'a vérifiée à plusieurs reprises, lors des moments où le joueur tue des femmes terroristes... désarmées. Grâce à cela, Infinity Ward entend nourrir son récit de « personnages moralement plus complexes ». Pour le coup, on a surtout vu des soldats tuer tout ce qui bougeait dans une maison en apparence tranquille. L'absence de concession semble être le leitmotiv de Call of Duty: Modern Warfare, bien parti pour jouer les funambules avec délicatesse.
À l'arrivée, Activision a bel et bien envie de marquer les esprits, quitte à employer la manière forte, avec son futur FPS. Au-revoir le futurisme détesté de Call of Duty: Infinite Warfare, bonjour le réalisme exacerbé à la limite du dérangeant.