Reigns : quand Tinder rencontre Civilization, cela fait un excellent jeu
On vous a chanté notre amour pour Downwell à l'automne dernier, alors quand l'éditeur Devolver revient avec un nouveau jeu sur smartphone, vous pouvez être sûr qu'on l'attend au tournant.
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Car Reigns est vraiment excellent. Le jeu vous met aux commandes d'un royaume dans lequel vous allez devoir satisfaire l'armée, le clergé, les marchands et le peuple. Ces quatre entités sont représentées par quatre jauges qui se remplissent ou se vident. Si elles tombent à zéro, vous pouvez être sûr que votre règne va se terminer rapidement : maladie, révolution, invasion ou ruine auront vite fait de vous prendre votre pouvoir et votre tête.
Mais là où cela se complique, c'est que si les jauges sont pleines, le même sort vous attend : un clergé trop puissant va imposer l'autorité du Pape sur la vôtre, une armée trop sûre d'elle va faire un coup d'état et des marchands qui baignent dans l'opulence remplaceront à coup sûr votre politique par la leur.
Tout le challenge est donc de garder le royaume dans un état de tension permanente, le plateau mou de la civilisation évoqué et redouté par Hegel dans sa philosophie de l'histoire. Si rien ne se passe, tant mieux, vous règnerez longtemps. Sauf que vous devrez résoudre des problèmes complexes par des actions simples et manichéenne sans en connaître les conséquences à long terme, un peu à la manière de nos gouvernants modernes. Oui, non. Attaquer, défendre. Éduquer le peuple ou le divertir avec une amourette. Sécurité, liberté. Les propositions de vos conseillers seront de plus en plus complexes, mais vos réponses seront toujours simples.
Reigns va ajouter à tout cela des événements uniques, des défis de plus en plus tordus (perdez un bras, parlez à un vase) et une trame plus ou moins historique. En effet, le titre prend au bien de la lettre la monarchie de droit divin et postule que lorsqu'un roi meurt, sa réincarnation continue la succession des règnes. Et le Dieu qui commande, dans l'histoire, c'est vous.
Bien entendu, le tout est extrêmement drôle et tourne en dérision, à la manière d'un South Park, la vie politique et sociétale contemporaine. Avec ses 750 cartes différentes et tirées de manière plus ou moins aléatoire, Reigns vous promet des heures de jeu, même si le tout à tendance à devenir un poil répétitif à la longue. Si le jeu est un succès, Devolver ajoutera sans nul doute des cartes et des événements pour rendre les parties encore plus complexes.
Le Roi est mort, vive vous !