Brésil : WhatsApp bloqué mais WhatsApp déjà libéré
Aussitôt imposé, aussitôt levé.
Survenue en milieu de semaine, la décision du premier tribunal de censurer WhatsApp a provoqué une controverse très vive au Brésil. La plainte, déposée par un opérateur, a mis en lumière les efforts du secteur des télécoms de casser la dynamique d'un logiciel très populaire dans le pays, parce qu'il lui fait concurrence. En effet, WhatsApp propose des appels gratuits, en voix sur IP, via le réseau WiFi.
Du coup, WhatsApp est vraiment très apprécié par la population, en particulier chez les plus défavorisés, qui peuvent ainsi communiquer comme tout le monde sans avoir besoin de souscrire un abonnement téléphonique ou à Internet qui peut s'avérer très onéreux. La preuve : WhatsApp est de loin l'application la plus utilisée dans le pays, devant Facebook, YouTube ou Instagram.
Reuters note que l'interruption de WhatsApp au Brésil a causé une très vive indignation au Brésil et des provoqué des échanges musclés entre parlementaires, car la décision rendue en première instance a été principalement perçue comme un jugement visant simplement à protéger les intérêts des opérateurs, qui craignent que les Brésiliens cessent de prendre des forfaits pour passer par la voix sur IP.
Mais dans cette affaire, le blocage de WhatsApp n'a pas fait que des malheureux.
Telegram, une autre application de messagerie, réputée pour la sécurité qu'elle propose, a constaté l'arrivée de nombreux Brésiliens à la recherche d'une alternative pour continuer à communiquer. Car c'est ce que le blocage d'un site ou d'une application provoque en général : des usagers qui migrent ailleurs ou qui utilisent des méthodes pour se masquer sur la toile. La preuve :
https://twitter.com/ourielohayon/status/677689270681882625