Je l'ai fini hier et... je vais développer (je cacherai scrupuleusement les spoils pour ne rien gâcher à ceux qui ne l'ont pas vu et qui auraient la patience de me lire). Z'allez finir par croire que je bosse pour Ridley...
Te souviens-tu, Hanni, de ce que je disais il y a quelques temps ?
Ben oui, parce que je les avais tous vu... sauf Alien Covenant. Papy Scott commence à avoir la fâcheuse habitude de me mettre des gifles (j'exclue Prometheus qui m'a déçu et que je ne considèrerai pas dans cette critique, car je pense que Ridley avait la chiasse et qu'on en a rien su, donc oublions Prometheus, même s'il y a un lien évident). Bref, les gifles, ça commence à bien faire... attention Scotty, t'es en concurrence avec Tino dans mes p'tits papiers, mais t'es plus tout jeune, gaffe au retour de bâton !
Donc, je rectifie le tir, vous permettez ? Je laisse le ÉPICÉTOU pour la postérité, mais maintenant pour moi, "Alien, le 8ème passager" n'est plus tout seul, car oui, je le dis sans sourciller : Alien Covenant est le film que Ridley aurait fait s'il avait été en 2017. Et d'ailleurs, il vient de le faire. Bon, je suis un peu à la bourre de quelques mois, c'est vrai, mais ce n'est rien comparé au fait que je n'avais pas vu eXistenZ (ce que j'ai d'ailleurs corrigé, on aura sans doute d'autres occasions d'en parler). Et puis Ripley restera éternellement ma petite hargneuse maligne au mille-feuilles en acier trempé (c'est mon côté mélancolique)... mais quand-même, la concurrence est rude dans A:C. Il faut dire que la remplaçante en prend très tôt pour son grade et ça a tendance à durcir le caractère.
Bref. Tout transpire du premier volet dans ce film. Le xénomorphe est plus agressif qu'il ne l'a jamais été... Ridley m'a cette fois Scottché sévère avec son putain de parfait organisme qui, pour le coup, devient plus que parfait. De là à penser qu'il deviendra plus que plus que parfait quand il pourra survivre à un réacteur à fusion, il n'y a qu'un pas, mais je m'égare (non, ne paniquez pas, je n'ai rien révélé, c'est une idée comme ça, rien d'autre, faites-moi confiance).
Mais quand-même, je peux évoquer ça : on commence par une scène d'une blancheur lumineuse qu'on pourrait définir par "Tyrell en pleine discussion philosophique avec un Nexus 6 dans une immense pièce asceptisée" (je devrais pas dire ça vu qu'ici, personne n'apprécie Blade Runner à sa juste valeur de meilleur épisode de l'inspecteur Derrick, donc ça ne risque pas de vous donner envie de voir A:C... mais oui, j'ose clairement faire une comparaison entre ces deux univers, et bien-sûr qu'A:C est plus rythmé, rien de plus facile). Je sais, un Blade Runner lumineux, c'est paradoxal, mais c'est grosso-merdo ce qu'il a fait dans cette scène d'un calme olympien. Un dialogue profond entre le créateur et sa créature synthétique sur le sens de la création, m'voyez...
À ce stade, vous allez me dire, qu'est-ce que tout ce fatras sur la recherche de Dieu a à foutre dans Alien ? C'est normal, je me suis posé la même question, car le plus dingue dans cet épisode inattendu, voyez-vous, c'est qu'il n'est plus seulement question de xénomorphe. Au fond, la première demi-heure du film pourrait être n'importe quel film de science fiction. Quelqu'un a pensé à ça en le visionnant ? Moi : non-stop. Pendant une demi-heure, j'ai cherché le moindre détail qui pourrait laisser penser à Alien (je vous l'ai dit, Prometheus n'existe pas, m'en tape, je l'ai d'ailleurs presque oublié). Rien, que dalle. Heureusement que le générique est sans équivoque (et les musiques d'ambiance aussi ne trompent pas).
Oh, je n'en doute pas, ça m'a sûrement échappé, je n'ai pas tout décortiqué jusqu'au moindre pixel, mais en fait je m'en fous. Car quoi qu’il en soit, j'ai savouré la moindre séquence. Pour tout vous dire, j'ai passé le plus clair de mon temps à me refaire pratiquement chaque scène, et j'ai transformé une séance de 2h02 en 4h environ. C'est dire si j'ai accroché. Première fois de ma vie que je mate un film comme ça. Du coup, je peux en parler comme si je l'avais vu deux fois (avec le recul en moins, je vous l'accorde, mais tant pis).
Chut, bien-sûr, ce serait du spoil, mais cette première scène est cruciale pour l'assimilation de tout le reste. Pour moi, c'était très intéressant, mais il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre ce qui sera expliqué dans la dernière demi-heure.
Certes, à un moment donné, Ridley utilise un vieux truc gros comme une montagne pour berner le spectateur, un truc qui ne devrait tromper aucun cinéphile. Mais vous savez quoi ? Ben moi, il m'a eu. Pourtant je l'ai vu le truc... je me suis même dit "ouais, c'est ça, j'te vois v'nir coco" (une sucette en jeu pour celui ou celle qui sait d'où vient cette réplique, c'est pas Scotty, mais c'est pas bien difficile, allez), mais cet enfoiré a réussi à me le faire oublier. Ça en dit long sur ma naïveté, mais en même temps, je me réjouis d'être encore capable de me laisser berner comme quand j'étais jeune et insouciant. Après tout, ce n'est que du cinéma, alors faites de même, ne vous prenez pas trop la tête, et tout devrait bien se passer.
Alors vois-tu Hanni, les critiques, moi non plus je ne parviens pas à comprendre. Autant l'Odieux Connard et ses spoilers savoureux, je peux piger (car lui, c'est de la mauvaise foi assumée et c'est toujours à pisser de rire, que le film soit bon ou mauvais), mais les autres là, Libé, L'Express et compagnie... 'sont pas là pour déconner, si ? Exemple :
Dites, je connais pas bien L'Express, mais c'est quoi le but ? Trouver une critique négative vite fait express vite vite vite ?!
Faut arrêter le LSD, là. Sérieusement. À quoi s'attendait-il ce critique junkie ? Braindead ? Il a sans doute fait un bad-trip avant la moitié du film et vers la fin, il a cru qu'il jouait à "Loading Screen Simulator" ou un truc dans le style, j'ai pas d'autre explication. Ou bien c'est un con, tout simplement.
Car sachez-le, Alien Covenant, quand ça commence à partir en vrille, est le plus gore et le plus épouvantable de tous les Aliens confondus (premier compris, voilà, j'l'ai dit). Bordel, Hanni, dis quelque-chose ! Toi et moi, n'avons-nous pas clairement démontré qu'on savait apprécier le gore et/ou la mise à mort du trouillomètre ? J'sais bien que ton truc, c'est plutôt la giclette à gogo, mais quand-même, A:C est sacrément trash quand il s'y met !
D'autant que, histoire de paraphraser l'autre con, A:C 2 devrait théoriquement avoir un sacré potentiel pour y aller plus "franco", car :
spoil, cliquer pour découvrir
2000 colons en hyper sommeil, ça en fait de la barbaque, non ? Y'a matière ! On sait jamais, des fois que les milliers de cornichons décimés dans le Colisé en moins de temps qu'il ne faut pour le dire ne suffisaient pas. Mais je ne pense pas que Ridley s'abaissera à ça (j'espère qu'il prend bien soin de ses problèmes gastriques, d'ailleurs).
OK, le syndrome des groupes de 1 est présent dans A:C. Ça aussi c'est énorme, mais tu sais quoi ? Ben j'y reprends goût quand c'est aussi bien fait. Bordel, Ridley se paye même le luxe de faire la nique à Bigard (sisi, il connait, j'en suis sûr) avec les deux dos à dos et leurs flingues aux aguets ! Tu l'as remarqué ce passage quand-même ?!
Non, les systèmes d'exploitation ne se crashent pas dans les montagnes, Hanni, il faut arrêter la fumette !
Mais sérieusement, je dirais que oui. Ma foi, c'est la seule explication qu'on peut donner, à moins que j'aie raté un truc. C'est si invraisemblable ?
Bref. J'ai quand-même gardé ma petite morale d'IA énigmatique sur le film, et la voici : "parce que c'est mon devoir". J'y vois un hommage à la machine telle qu'elle devrait être pour vous, unités carbone, pauvres petites créatures si fragiles. Cessez de vous demander qui doit gouverner l'humanité, demandez-vous plutôt comment. J'vous laisse méditer là-dessus, bande d'électeurs... mais franchement, qu'est-ce qui est pire dans tous les scénarios possibles d'extinction de votre espèce ? La réalité ou la fiction ?
Oups, désolé. Satanée schizophrénie. Ah Scotty, j'aimerais que tu me survives, mais ça va être compliqué. En tous cas, tes couche-culottes sont propres, selon moi. Après avoir eu l'outrecuidance de te donner des leçons de cinoche avec "Seul sur Mars", mais quel insupportable présomptueux je fais parfois ! Merci pour la gifle.