« Un conflit avec la Russie ne débuterait pas nécessairement sur le terrain militaire », avertit le premier ministre norvégien
La cyberguerre avant la guerre.
Les trois intervenants ont réagi aux récentes déclarations de Donald Trump. Le candidat à l'élection présidentielle américaine a affirmé que sa future administration ne protégerait pas les membres de l'OTAN qui ne dépenseraient pas 2 % de leur PIB pour la défense. Il a ajouté de manière provocante qu'il « encouragerait » même la Russie a attaquer ces pays.
Cette annonce a déclenché un tollé de chaque côté de l'Atlantique. Elle a horrifié certains pays européens, notamment à l'est du continent, car cela laisserait à la Russie toute latitude pour mener des attaques plus directes sur le continent, sans craindre d'une défense militaire américaine -- alors que Washington est la principale puissance de l'OTAN.
Lors de cette table-ronde, Jonas Gahr Støre a rappelé que « les démocraties européennes sont déjà mises à l'épreuve par les fake news, les théories du complot et les cyberattaques » venues de Moscou.
« L'envie de guerre de Vladimir Poutine est limitée par les capacités de l'OTAN », observe néanmoins le premier ministre norvégien. Cela étant, un conflit entre la Russie et d'autres États européens, au-delà de l'Ukraine, « ne commencerait pas nécessairement sur le terrain militaire », a-t-il averti. « Il commencerait par nuire à la démocratie et à la vérité dans ces pays, et il faut se préparer à tous ces aspects. »
Un rapport sur la désinformation russe en France
Jonas Gahr Støre a déjà signalé que la Russie représentait une menace réelle et sérieuse pour l'industrie pétrolière et gazière de son pays. Il y a un an, la Norvège a arrêté un ressortissant russe soupçonné d'avoir mené des opérations de reconnaissance ciblant des installations pétrolières.
Viginum, le service français chargé de détecter les ingérences numériques étrangères, a récemment publié un rapport, intitulé « Portal Kombat » sur une vaste campagne de désinformation russe lancée à partir de sites de propagande. La France, l'Allemagne et la Pologne ont prévenu qu'elles seraient plus loquaces sur ce type de déstabilisation à l'avenir.