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Test du VanMoof Electrified S3 : le vélo électrique connecté idéal pour la ville ?

Grande année pour VanMoof : les vélos électriques Electrified S3 reprennent les points forts de la génération précédente et augmentent les caractéristiques globales... tout en retirant 1 500 € à la facture. Trop beau pour être vrai ? C'est ce qu'on va voir dans ce test complet.

Bon gré mal gré, le constructeur de vélos hollandais VanMoof a participé à créer le secteur du vélo connecté. En avance sur le sujet il y a quelques années, il est aujourd'hui rattrapé par des entreprises émergeantes, qui ont vu l'intérêt marketing pour les gadgets avant de comprendre ce qui faisait un bon vélo. À elles, VanMoof répond en 2020 par une révision de sa gamme qui a pour but d'améliorer les composants du vélo tout en baissant le prix de vente de 1 500 €.

Un pari qui peut donner à VanMoof quelques longueurs d'avance pour montrer que ses vélos n'ont pas pour avantage qu'une bonne maîtrise des publicités ciblées sur Facebook. Verdict.

Le VanMoof Electrified S3 est disponible à 1 998 € avant les aides éventuelles.

https://www.youtube.com/watch?v=akYir43IzRA

Design et caractéristiques

Si VanMoof a pu être critiqué par le passé sur sa gamme Electrified, cela n'a jamais été pour le design de ses vélos. À une époque où il est difficile de bien cacher l'électronique et la batterie sur un cycle électrique, le Hollandais prend tout le monde de haut avec ses lignes épurées. Un VanMoof est un grand vélo, même dans sa version X3 conçue pour les petites tailles, mais c'est avant tout un vélo aux lignes épurées. Alors même qu'on lui donne une vingtaine de kilos sur la balance et que son envergure en fait un mastodonte (d'autant que le guidon tourne assez peu), il garde une élégance indéniable.

Cette élégance est aussi fonctionnelle : sur un VanMoof, la plupart des composants sont protégés. Tout juste voit-on dépasser les deux câbles des freins à disque hydrauliques à l'avant, qui sont ensuite intégralement cachés dans le cadre. On ne trouve ni accès à la batterie, ni levier pour retirer la selle ou les roues, ni la moindre vis apparente. Même le bloc composé de la chaîne et du dérailleur électronique est protégé, afin de limiter les collisions. Des avantages qui servent la philosophie de ce vélo urbain : être à l'épreuve de la ville et de ses dangers.

C'est d'ailleurs pour cela que VanMoof complète la sécurité en action par une sécurité au repos. En une petite tape sur un bouton sur la roue arrière, on verrouille l'Electrified S3, qui active au passage sa puissante alarme. Grâce à ce système, VanMoof remplit le cahier des charges urbain : un arrêt court à la boulangerie ou dans une épicerie de quartier ne nécessitera pas une protection complète du vélo avec un U ou une chaîne, qui agiront en deuxième sécurité pour les arrêts plus longs. L'alarme, déjà bien dissuasive, est associée à un système de géolocalisation par GPS du vélo qui a fait la réputation de la marque, proposant une garantie vol avec tentative de récupération du cycle. En bref, un VanMoof est conçu pour limiter la charge mentale de son possesseur.

Au-delà de ces aspects au cœur de la proposition VanMoof, on trouve des équipements très classiques : un guidon légèrement incurvé avec des poignées en mousse plutôt agréables, des boutons poussoirs bien pensés sous les pouces, un puissant phare avant et un feu de signalisation arrière et un écran composé d'une grille de LED, suffisamment puissantes pour que l'on discerne bien les informations même en plein jour.

L'un de ces avantages n'aura échappé à personne et sera à classer au rang des inconvénients : l'Electrified S3 n'a pas de batterie amovible. Si vous n'avez pas d'ascenseur ou aucun accès à une prise en rez-de-chaussée, cela sera un frein à l'achat. Notez en revanche qu'elle peut être changée par le SAV en cas de pépin, ce qui est une garantie pour la durabilité du vélo.

Sur la route

Comme à l'accoutumée, nous avons fait plusieurs dizaines de kilomètres avec le VanMoof Electrified S3. Nous avons pris des dénivelés sévères, des faux plats, de la route et de la piste cyclable et conduit autant dans le calme d'un week-end en banlieue que dans le chaos urbain de Paris aux heures de pointe, en vélotaf. L'avis général que nous pouvons tirer de ces voyages est simplement résumé : c'est très agréable à conduire. VanMoof ne galvaude pas sa promesse de faire avant tout un vélo plaisant à manier et à l'épreuve de la ville.

Dans la plupart des situations, la conduite sur un Electrified S3 est assez étrange, car elle mêle du vélo et du scooter. Le bouton boost, sous le pouce droit, est l'astuce trouvée par VanMoof pour se rapprocher du confort d'un vélo haut de gamme avec moteur dans le pédalier à capteur de rotation, avec un moteur moins performant logé dans la roue avant. Pour faire simple, vous n'avez jamais la sensation que le moteur est en retard sur votre pédalage parce que le bouton boost, qui le fait passer à 100 % de puissance  à la demande, vous fait accélérer instantanément jusqu'à la vitesse maximale. Ensuite, vous lâchez le bouton et vous continuez à pédaler normalement, le moteur faisant bien son travail une fois qu'il est lancé.

La conduite VanMoof a besoin d'un temps d'adaptation, mais elle est en fin de compte très intuitive. On perd un poil les sensations du vélo, mais le constructeur s'est arrangé pour que ce boost soit à la fois efficace et grisant. C'est en partie dû, aussi, aux vitesses électroniques, qui adaptent la puissance à mettre à chaque coup de pédale en fonction de la vitesse. Sur un VanMoof, vous n'avez à réfléchir à rien : tout se fait automatiquement et vous vous laissez porter. Passer de 2 à 4 vitesses a d'ailleurs fait beaucoup de bien au régime du vélo par rapport au S2, qui est beaucoup moins souvent à sa limite, qui provoquait sur le S2 un relâchement soudain des pédales.

Cet avantage a néanmoins quelques limites. Tout d'abord, on trouve la configuration des vitesses dans l'application très fastidieuse. VanMoof demande de rentrer à quel vitesse on souhaite que les vitesses passent : autant dire que l'on fait ça au doigt mouillé et qu'on se trompe assez largement. Sur un vélo avec des vitesses manuelles, leur passage est un mix de feeling et d'anticipation des montées et des descentes.

Devoir configurer cela sur une app à l'arrêt n'est pas une bonne idée -- le système aurait gagné, peut-être, à choisir ce passage tout seul. On se retrouve avec un peu trop souvent la sensation que la vitesse que choisit le vélo (représentée d'ailleurs par un unique pixel un peu ridicule sur l'écran) n'est pas la bonne. Cela passe avec un coup de boost et on s'y fait après quelques heures de conduite, mais c'est incohérent avec la promesse d'un vélo sans prise de tête.

L'autre souci, peut-être plus rare, concerne les départs arrêtés en montée. Sans boost, le moteur a une latence et ne s'active pas instantanément. Et le boost ne s'active qu'après quelques km/h. Résultat, si vous êtes arrêté sur un gros dénivelé (notre rampe de garage par exemple), il est tout bonnement impossible de repartir. Le vélo est trop lourd pour porter son propre poids et le nôtre, le moteur ne s'est pas enclenché et le boost n'est pas activé. La conception du VanMoof Electrified S3 montre qu'il n'est pas fait pour ça. En revanche, si vous arrivez lancé, il est l'un des modèles qui avale le mieux les côtes, justement grâce au boost. Sur les plus gros dénivelés que nous avons faits, aller à 25 km/h sans le moindre effort est clairement à portée.

L'autonomie est dans la moyenne pour ce type de vélos : il encaisse un cinquantaine de kilomètres. N'espérez pas trop atteindre le maximum annoncé par VanMoof (plus de 100), car il est calculé avec la vitesse du moteur à 1 et pas d'usage du bouton boost. En pratique, le moteur n'est confortable qu'en vitesse 4 et le bouton boost est très souvent utilisé. Mais à l'usage confortable, l'autonomie est déjà très suffisante.

Connecté ?

On apprécie enfin chez VanMoof le côté connecté mais pas tropSi vous souhaitez n'ouvrir l'application qu'une seule fois pour paramétrer le vélo, c'est tout à fait possible. Le démarrage se fait avec le bouton droit et un code peut être entré avec le bouton gauche pour déverrouiller le vélo. Bref, l'application est une annexe, pas une obligation, et c'est à la fois plus durable (votre vélo marche toujours si l'application bugue) et plus agréable : on ne veut pas avoir systématiquement à utiliser son smartphone pour utiliser un vélo.

Au-delà du système de vitesses par hyper intuitif, on trouve dans l'application un réglage de la sonnette (aucune n'est vraiment convaincante et les autres usagers de la route ne les remarquent pas toujours, malheureusement), de la puissance du moteur, le verrouillage et une carte montrant le dernier endroit où le vélo a été localisé. C'est aussi par l'app qu'on peut déclarer un vélo volé et activer son système de géolocalisation par GSM, que VanMoof met en avant dans son assurance maison : une équipe pourra se charger à votre place d'aller le récupérer.

C'est aussi dans cette application que vous pouvez débrider en un clic votre VanMoof, pour lui donner une assistance électrique jusqu'à 32 km/h. Le simple fait de faire cela est une infraction et les constructeurs sont tenus de faire tout ce qui est en leur possible pour l'empêcher, mais visiblement, VanMoof est passé entre les mailles du filet (nous avons pu consulter le certificat d'homologation NF du cycle, qui est donc aussi éligible aux aides pour les vélos à assistance électrique des mairies et des régions). Cela ne manquera pas de raviver le débat sur la limite européenne de l'assistance à 25 km/h, dans la mesure où un bon vélo bien lancé dépasse très facilement cette limite, mais nous ne saurions que vous inciter à ne pas débrider votre vélo tant que les lignes de la loi ne bougent pas.