Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

Pourquoi Ford a raison de copier Tesla pour les mises à jour du Mach-E

Ford mettra à jour son SUV électrique Mach-E à distance, comme le fait Tesla depuis longtemps avec ses voitures. En 2020, cet argument paraît indispensable. 

L'ère des voitures qui restent inchangées une fois qu'elles quittent les concessions semble révolue. Dans un communiqué publié le 12 mai, Ford a annoncé que son Mach-E évoluera avec le temps, grâce à des mises à jour gratuites qui seront proposées aux propriétaires à distance. Cette tendance se confirme de plus en plus chez les constructeurs, alors que Tesla a opté pour ce modèle depuis plusieurs années.

« Notre système intelligent de mise à jour à distance ultra-rapide permet de s'assurer que votre Mustang Mach-E peut sans cesse s'améliorer, même lorsque vous dormez », explique John Vangelov, en charge des services connectés chez Ford. Dans le cas du SUV 100 % électrique, « presque tous les modules informatiques » sont concernés, ce qui signifie que les performances évolueront avec le temps, en plus des fonctionnalités à bord. On pense en premier lieu à l'autonomie.

Les voitures deviennent des smartphones

Ford souhaite que les mises à jour de son véhicule soient déployées de la manière la plus invisible possible. Ainsi, elles se téléchargeront en arrière-plan (en Wi-Fi ou en 4G) et pourront être activées en moins de deux minutes (sauf les plus complexes). Comme c'est le cas pour un PC ou un smartphone, il sera possible de définir une heure d'installation -- pendant la nuit, au hasard. Ford « prévoit de livrer ses premières mises à jour dans les six mois suivant l'arrivée des premiers véhicules Mustang Mach-E chez les utilisateurs ». Les premiers exemplaires du SUV sont attendus pour la fin d'année, malgré la crise liée au coronavirus.

Voir un constructeur historique comme Ford mettre fin à l'obsolescence des voitures est une excellente nouvelle. Cette éventualité paraissait de toute façon indispensable pour concurrencer Tesla, qui a prouvé que cette stratégie était payante. Quand on achète une voiture susceptible d'évoluer à distance dans le temps, l'investissement est d'autant plus appréciable. En outre, ce changement prouve que le logiciel a de plus en plus d'emprise sur le hardware. Chez Tesla, certaines mises à jour ont permis d'améliorer l'accélération et l'autonomie. Ce fut également le cas pour la I-Pace de Jaguar, qui a gagné 40 kilomètres (mais avec la nécessité de passer chez un concessionnaire pour en profiter, sans rien payer).

Quand Volvo a officialisé sa plateforme de développement équipée de LiDAR pour la conduite autonome, il a lui-aussi évoqué des mises à jour à distance. Et il en propose déjà pour des modèles actuels. Il n'est donc pas interdit de penser que le marché automobile va petit à petit migrer vers cette solution plus simple qui profite aux conducteurs. Après tout, personne n'a envie de vivre l'épisode e-tron : le SUV 100 % électrique d'Audi a eu droit à une version mieux lotie après son lancement, sauf qu'il fallait en racheter un pour en profiter. Quand on dépense plusieurs dizaines de milliers d'euros dans un véhicule, on est en droit d'attendre des améliorations  -- à l'instar d'un smartphone. Surtout que priver de mises à jour une voiture bardée de technologies à la pointe reviendrait à gâcher un potentiel technologique certain. Par ailleurs, si l'avenir s'articule autour de voitures autonomes, les mises à jour régulières seront indispensables pour améliorer la sécurité.

Dans une étude parue en 2016, l'institut ABI Research indique qu'un peu plus de 200 millions de voitures capables d'être mises à jour à distance seront vendues d'ici 2022. « Trois facteurs ont modifié l’industrie automobile et pavé la voie pour le futur de l’OTA (over-the-air) : les coûts de rappel, le succès de Tesla quant aux fondations pour la conduite autonome et les risques de sécurité basés sur les complexités logicielles », note l’analyste Susan Beardslee. Néanmoins, cette évolution interroge sur plusieurs points : les risques de hacking, le trafic chez les concessionnaires (qui avaient l'habitude d'accueillir des clients pour des mises à jour), le renouvellement (on changera moins souvent) et d'éventuels soucis en matière de réglementation (si la voiture change trop). Par exemple, l'Union européenne n'a pas hésité à dire à Tesla de calmer le jeu sur les fonctionnalités de l'Autopilote.