L’affrontement entre Apple et Facebook n’est pas fini. Le réseau social fondé par Mark Zuckerberg affiche désormais des alertes sur les iPhone encourageant les internautes à se laisser pister pour faire en sorte que Facebook reste gratuit.

Facebook continue sa croisade contre Apple. Le premier réseau social au monde fait actuellement du chantage aux données personnelles pour inciter les utilisateurs et utilisatrices d’iPhone à laisser l’application récolter un maximum de données.

Depuis le déploiement d’iOS 14.5, Apple a rendu la récolte de données personnelles plus compliquée en obligeant les applications à demander le consentement de l’internaute avant de les pister, d’application en application, et de site web en site web. C’est le fameux mécanisme d’App Tracking Transparency, véritable pomme de discorde entre Apple et Facebook depuis bientôt un an.

Mais récemment, Facebook a franchi une étape en déployant en Europe et aux États-Unis un pop-up expliquant pourquoi l’application a besoin de vous pister. L’alerte qui apparaît au sein de l’application Facebook et Instagram explique que la récolte de vos données est utile pour « vous montrer des publicités personnalisées », « aider les petits commerces qui font appel à la pub » et pour « garder Facebook/Instagram gratuit ».

Facebook joue avec le feu

L’argument en défense des TPE et PME n’est pas neuf puisque Facebook le brandit depuis plusieurs mois maintenant. En revanche, l’entreprise n’avait jamais mentionné l’idée de devenir payant en cas de blocage du pistage. Sans grande surprise, Facebook vous encourage donc vivement à vous laisser pister, avant de faire apparaître la petite fenêtre système qui vous laisse le choix de le faire ou non.

L'écran d'explication présentée par Facebook // Source : Facebook

L'écran d'explication présentée par Facebook

Source : Facebook

« Accepter ne signifie pas que Facebook collecte de nouveaux types de données. Cela veut simplement dire que nous pouvons continuer à offrir aux gens de meilleures expériences » écrit même Facebook dans un billet de blog daté du 1er février 2021. Le choix des mots est ici important puisque Facebook ne récolte en effet pas de nouveaux « types » de données, mais simplement plus de données issues de vos habitudes de navigation.

50 % de pertes de revenu

Le réseau social joue d’ailleurs avec le feu puisqu’il est clairement marqué dans les conditions d’utilisation d’Apple que les développeurs ne doivent jamais « précéder l’alerte fournie par le système d’un message personnalisé qui pourrait prêter à confusion ou induire les gens en erreur », et qu’il est strictement interdit d’offrir des « avantages » aux internautes acceptant de se faire pister. Dans le cas de Facebook, la distinction est fine entre offrir des avantages, et menacer de basculer sur un modèle payant.

Il faut dire que le réseau social à beaucoup à perdre. En juin 2020, le site expliquait que selon sa propre étude, en coupant la possibilité de servir de la publicité ciblée, il observait « une baisse de plus de 50 % des revenus des éditeurs ». De quoi bousculer peut-être le modèle économique du site qui affichait fièrement jusqu’en 2019 le slogan « C’est gratuit et ça le restera toujours ».


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