Le réseau social Parler attaque Amazon après avoir été mis hors ligne
Il y aura un volet judiciaire dans le conflit entre Amazon et Parler, le réseau social sur lequel les internautes américains conservateurs et d'extrême droite prévoyaient de se regrouper pour échapper à la modération de plus en forte des grands sites communautaires, comme Twitter et Facebook.
Dans son action en justice contre la firme de Seattle, Parler demande à que la justice force Amazon à rétablir le service qui lui était fourni. Elle brandit pour cela plusieurs arguments juridiques, dont la rupture de contrat, le traitement discriminatoire par un acteur jouissant d'une position dominante (ici, dans l'hébergement web) et d'immixtion illégitime dans les affaires de Parler.
Le réseau social pour conservateurs avance que « la décision d'Amazon Web Services de mettre effectivement fin au compte de Parler est apparemment motivée par de l'animosité politique ». Elle serait aussi « destinée à réduire la concurrence sur le marché des services de microblogging au profit de Twitter », suggérant par là l'existence d'un hypothétique complot entre Amazon et Twitter au profit du second.
Sollicité par The Hill, plusieurs juristes américains ont considéré que les perspectives de victoire de Parler devant les tribunaux étaient modestes, pour ne pas dire nulles. « La plus grande faille dans la plainte est de loin le fait qu'elle n'allègue pas de faits qui indiqueraient une conspiration entre Amazon et Twitter », avance d'ailleurs l'un d'eux, qui est professeur de droit à l'université de Californie du Sud.
Google et Apple sont aussi intervenus
La décision d'Amazon de couper les ponts avec Parler date du 10 janvier, en lui retirant ses prestations d'hébergement. De fait, le réseau social controversé est devenu inaccessible -- peut-être pourra-t-il revenir auprès d'un autre hébergeur, ce qui est toutefois incertain vu la réputation radioactive que la plateforme traîne. Précédemment, Google et Apple ont éjecté l'application de leur boutique respective.
Dans un propos de la responsable des politiques publiques du service adressé à plusieurs médias outre-Atlantique, Amazon a fait savoir qu'il « ne peut pas offrir un service à un client qui n’est pas capable d’identifier et d’enlever rapidement du contenu qui encourage ou incite à la violence ». C'est aussi cet angle juridique qu'ont pris Amazon et Google pour s'en prendre à Parler, qui n'appliquait aucune modération sérieuse.