Boeing 737 Max : près de deux ans après les crashs, l'infortuné avion a transporté des passagers
Pour Boeing, c'est la fin d'un long calvaire.
On rappelle que le 737 Max était cloué au sol depuis mars 2019 en raison de deux crashs successifs ayant coûté la vie à 346 personnes et que des failles importantes dans la conception ont été révélées. Boeing a été dans l'obligation de geler la production et a essuyé de lourdes pertes financières. Le mois dernier, l'administration de l'aviation civile américaine a autorisé le Boeing 737 Max à redevenir opérationnel. Jusqu'au trajet assuré par Gol Airlines, des vols de démonstration ont été organisés pour rassurer sur la sécurité. En juillet dernier, des vols d'essai ont eu lieu.
Le 737 Max de nouveau dans les cieux
Si le 737 Max est bel et bien de retour en service, les compagnies aériennes ne vont pas se précipiter. Dans un communiqué publié le 18 novembre, American Airlines a annoncé qu'il fera d'abord voler des 737 Max sans aucun passager à son bord. Un retour du service commercial est attendu pour la fin d'année. De son côté, Southwest Airlines ne s'attend pas à utiliser des 737 Max dans des conditions normales avant le second trimestre de l'année 2021. En somme, le chemin est encore long.
« J’avais un peu d’appréhension, mais mon mari est pilote, alors je lui ai demandé. Il m’a dit que c’était bon », témoigne Lucelyn Jockyman, passagère du vol au départ de São Paulo. Il y aura forcément quelques réticences dans les mois à venir, mais le temps finira par être bénéfique pour le 737 Max, à condition qu'il soit vraiment débarrassé de ses problèmes. L’administration de l’aviation civile américaine (FAA) avait ciblé quatre points à rectifier : mise à jour du logiciel de commande de vol, révision du logiciel de traitement de l’affichage pour la génération des alertes, nouvelles procédures à suivre par les pilotes et modification de l’acheminement de certains câblages dans l’avion.
En tout cas, les soucis étaient connus en interne. « Cet avion est conçu par des clowns, qui sont à leur tour supervisés par des singes », pouvait-on entendre dans les bureaux de Boeing.