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Sur les réseaux sociaux, le gouvernement veut imposer un « contre-discours républicain »

En réaction à l'assassinat de Samuel Paty, le ministère de l'Intérieur va créer une « unité de contre-discours républicain », qui œuvrera contre la « propagande islamiste » sur les réseaux sociaux. 

Fini le temps des hommages à l'enseignant Samuel Paty, assassiné le 16 octobre à la sortie de son collège à Conflans-Saint-Honorine. Le gouvernement déploie désormais ses mesures en réaction au tragique événement. Le secrétaire d'État au numérique Cédric O a rappelé à juste titre que l'anonymat en ligne n'est pas le problème dans cette sordide histoire, qui a démarré avec des vidéos d'un père d'élève qui qualifiait l'enseignant de voyou.

Dans une interview accordée à l'Obs, publiée le 23 octobre, Marlène Schiappa annonce la création d'une « unité de contre-discours républicain », destinée à enrayer l'adhésion aux discours islamistes sur Internet, et notamment les réseaux sociaux. La ministre déléguée en charge de la Citoyenneté explique que le meurtrier, 18 ans, s'est « sans doute radicalisé après des heures à visionner des vidéos trop violentes ». Mais l'appel à la violence n'est pas le seul discours visé par la ministre, qui s'en prend aussi à ce qu'elle appelle le « discours de victimisation systématique » qu'elle dit voir chez les islamistes.

« Point de bascule »

Cette unité de « contre-propagande » sera pilotée par le Comité interministériel de prévention à de la délinquance et de la radicalisation, dirigée par Christian Gravel, un proche de Manuel Valls nommé au début du mois. Pour Schiappa, ces mesures marquent une nécessité : « Avec ce qui s'est passé à Conflans, nous sommes à un point de bascule, ce n'est pas un attentat de plus. Il faut un discours contre l'idéologie qui précède le terrorisme. »

Des mesures similaires avaient déjà été déployées en 2015, après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. Le terme de « contre-propagande sur Internet » était déjà utilisé, mais visait plus clairement le djihadisme, la guerre islamiste armée. Le gouvernement avait lancé une campagne baptisée #StopDjihadisme sur les réseaux sociaux, avec un compte Twitter dédié. Pour l'accompagner, le Premier ministre de l'époque, Manuel Valls, avait annoncé des « bataillons de community manager ». Comme le relève BFM, le dernier tweet de ce compte remonte à mars 2018. La ministre explique avoir récupéré les professionnels déjà mobilisés pour ce dispositif, et compte mettre en place un dispositif de plus grande ampleur.

Renforcement des dispositifs existants

La ministre a aussi remis sur la table le « délit de mise en danger de la vie d'autrui sur Internet », déjà évoqué deux jours auparavant devant l'Assemblée nationale par le Premier ministre Jean Castex. Ce nouveau délit sanctionnerait toute personne qui publierait à la vue de tous des données privées, comme l'adresse ou le numéro de téléphone.

Cette description correspond à celle d’une pratique malveillante connue sous le nom de « doxing », et de nombreux textes de loi peuvent déjà être mobilisés pour lutter contre. D'ailleurs, le rôle de cette pratique dans le meurtre de l'enseignant peut-être discuté, puisque le terroriste n'était même pas capable d'identifier l'enseignant avant d'arriver au collège.

Marlène Schiappa annonce également dans L'Obs que le gouvernement va renforcer certains dispositifs existants, comme la plateforme de signalement Pharos, afin qu'elle puisse « travailler 24 heures sur 24 ». Cette augmentation implique le recrutement d'officiers de gendarmerie et de policiers pour traiter les milliers de signalements annuels, qui vont de l'escroquerie financière à la pédocriminalité en passant par l'incitation à la haine, le racisme et l'apologie du terrorisme.