« Cette année pourrait être la dernière concernant les processeurs Kirin dernière génération », a annoncé Richard Yu, CEO de Huawei, au cours d’une conférence organisée le 7 août (via Associated Press). Déjà privé des services fournis par Google ou encore Facebook, le géant chinois va prochainement se passer de ses propres processeurs, fragilisant un peu plus sa position alors qu’il vient de passer numéro 1 mondial sur le marché des smartphones.
En effet, Huawei ne pourra plus être en mesure de produire ses puces Kirin à compter du 15 septembre. Les États-Unis ont banni l’entreprise accusée d’espionnage et les fournisseurs ne peuvent pas utiliser des technologies américaines pour subvenir aux besoins du géant chinois. C’est notamment le cas de Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC), qui a arrêté de prendre des commandes. « C’est une immense perte pour nous », soupire Richard Yu.
Huawei maintenant privé de ses propres processeurs
Cette mauvaise nouvelle pour Huawei est une conséquence attendue du décret de bannissement prononcé en 2019 et prolongé jusqu’au moins 2021 en mai dernier. Le gouvernement de Donald Trump brandit toujours « l’urgence nationale » pour empêcher Huawei d’opérer dans des conditions normales, en demandant aux entreprises du monde entier de ne plus le fournir sans licence. Aujourd’hui, il est toujours possible d’acquérir un produit Huawei en Occident mais ses fonctionnalités sont très restreintes en raison de l’absence des services de Google (qui fournit le système d’exploitation Android). Cette limite se ressent dans les chiffres : Huawei a glissé au quatrième rang en Europe.
Cela ressemble à un véritable coup d’arrêt pour Huawei, qui aurait vendu 55,8 millions de smartphones au-cours du deuxième trimestre de cette année (devant Samsung et ses 53,7 millions). Car s’il n’a pas besoin de Google et de Facebook pour séduire chez lui, on ne sait pas comment il s’en sortira sans processeur. Il pourrait se tourner vers un autre fournisseur, si et seulement si ce dernier n’emploie aucune technologie américaine. L’autre solution serait de revoir la conception de ses puces Kirin pour éliminer toute trace de savoir-faire américain. Dans les deux cas, il s’agit d’un casse-tête pour Huawei, qui doit espérer un assouplissement du côté de la Maison Blanche. Selon les informations du Wall Street Journal publiées le 8 août, Qualcomm, entreprise américaine, ferait quand même du lobbying auprès des instances américaines pour vendre ses puces 5G à Huawei.
Le gamme Mate 40, taillée pour rivaliser avec les Galaxy S de Samsung et les iPhone d’Apple, pourrait être la dernière à s’en remettre à une puce Kirin telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !