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Pourquoi la WWDC d'Apple est si importante cette année

En 2020, la WWDC d'Apple se déroule dans un contexte particulier, mêlant une pandémie qui a frappé la tech de plein fouet et la question du monopole de l'App Store qui revient plus que jamais dans l'actualité. À ces deux éléments qu'Apple ne pourra pas ignorer s'ajoute un grand nombre de projets liés aux écosystèmes de la marque, qui, pour certains, pourraient connaître une vraie révolution.

La WWDC 2020 n'est pas n'importe quelle conférence Apple. Elle est déjà importante, car, contrairement à la plupart des conférences et salons dédiés aux nouvelles technologies, elle a lieu. En raison de l'épidémie de coronavirus, ces événements ont été annulés et Apple est l'un des rares constructeurs à avoir pris la décision très tôt de dématérialiser sa WWDC pour en faire un événement entièrement en ligne. Et pour cause : les annonces qui y sont faites ne sont pas, majoritairement, adressées au grand public. Elles concernent les développeurs et les partenaires de l'entreprise, dont l'activité repose en partie sur les évolutions des systèmes d'exploitation.

Mais cette année 2020 est encore plus importante pour Apple et son écosystème logiciel, car les défis posés au premier semestre sont nombreux. Ce soir, l'entreprise de Tim Cook devra les relever.

L'App Store et la concurrence

Plus que jamais, les règles de rémunération de l'App Store sont au cœur des critiques. La commission de 30 % ponctionnée par Apple pour chaque achat numérique (application ou paiement in app) est de plus en plus perçue comme une sanction anticoncurrentielle par les développeurs -- notamment ceux qui proposent un service sur un secteur où Apple est présent. Le symbole de cette lutte est porté par Spotify, concurrent d'Apple Music, qui doit payer 30 % à Apple ou faire payer ses abonnés Apple un tarif supérieur pour proposer ses services.

Mais en 2020, les critiques se sont multipliées dans l'appel d'air d'une enquête sur la position dominante des magasins d'application : Epic, éditeur de Fortnite, a rejoint la contestation aux côtés de Match Group, propriétaire de Tinder. Aux États-Unis, l'application de mail Hey éditée par Basecamp rejetée par Apple cristallise plus récemment cette nouvelle lutte, dans un feuilleton où le développeur et l'entreprise échangent des arguments de plus en plus sévères.

Mais du côté de Cupertino, les arguments ne manquent pas pour défendre cette commission App Store : non seulement l'entreprise a montré que la majeure partie des revenus de l'App Store n'était pas taxée, mais elle a également tous les avantages de ses inconvénients. L'écosystème iOS a été un créateur de business et un apporteur d'affaires colossal pour les développeurs, qui ont eu à leur disposition une plateforme sécurisée, correctement modérée et possédant des outils de paiements très simples d'accès pour proposer des applications de qualité. Cela ne serait pas honnête d'affirmer que l'App Store n'a pas été un outil fantastique pour l'économie numérique globale, taxe Apple ou pas.

Peut-être que la résolution de cette affaire se traduira par une réduction de cette commission.

Des Mac sans processeur Intel

Pour le commun des mortels, dire qu'Apple pourrait passer d'une architecture x86 à une architecture ARM pour ses processeurs d'ordinateurs n'a pas le moindre sens. Mais qui suit la tech de près saura à quel point cette décision pourrait redéfinir le paysage de l'informatique ces prochaines années. Pour faire simple, Apple a acquis ces dernières années un savoir-faire en matière de conception matérielle d'un processeur qui peut lui permettre de se débarrasser de l'un de ses sous-traitants historiques : Intel. La puce A13, présente dans les derniers iPhone et iPad est si puissante qu'elle dépasse sans mal, en termes de performances, la plupart des processeurs entrée et milieu de gamme.

Alors comment s'en sortirait-elle associée à du matériel plus robuste présent dans les ordinateurs portables et surtout, avec une ventilation active lui permettant d'augmenter sa fréquence ? C'est toute la question et seul Apple possède la réponse. Si cette direction est prise, cela ferait perdre à Intel un contrat colossal, mais les conséquences ne s'arrêteraient pas à ce partenariat : Apple ne prendrait pas cette décision s'il n'avait pas l'assurance que les développeurs de logiciels, notamment professionnels, allaient le suivre. Ce mouvement pourrait alors inciter d'autres constructeurs à abandonner l'architecture x86 et mettrait Intel dans le pétrin. Sans même évoquer la facilité de faire passer des applications iOS vers macOS, qui évolueraient sur la même base technique.

D'un autre côté, Apple, qui a déjà la maîtrise de son logiciel, aurait aussi la maîtrise complète de son matériel, avec tout ce que cela implique en matière d'optimisation et de sécurité.

iOS 14 et iPadOS 14

Dans un entretien donné à Numerama, Matthieu Rouif, développeur de l'application PhotoRoom ne cache pas son excitation : « Les conférences Apple sont toujours des moments importants pour nous, car c'est là que nous découvrons ce que nous allons pouvoir faire avec nos apps ». Une déclaration qui fait écho à ce que des développeurs issus de tous horizons nous racontaient sur place en 2019. Pour le créateur de PhotoRoom, comme pour d'autres développeurs, ce n'est pas tant les fonctionnalités grand public du futur iOS qui intéressent, mais les nouvelles possibilités offertes par le matériel et les API.

Comme beaucoup d'applications, PhotoRoom, qui utilise des algorithmes exécutés en local et à distance pour détourer des objets ou des personnes de manière professionnelle, est née des évolutions de l'iPhone et d'iOS : « la vraie révolution pour nous, c'était l'annonce de Metal et la possibilité de faire du machine learning directement sur les iPhone ». Ces outils développés par Apple et utilisés par les développeurs du monde entier, standardisés à l'échelle d'iOS, participent à l'avance de l'écosystème sur la concurrence : « sur Android, chaque constructeur propose ses processeurs et ses instructions et sortir une application comme PhotoRoom est beaucoup plus difficile ». Chaque nouvelle fonctionnalité, conclut Matthieu Rouif, est une possibilité pour son équipe de rendre leur application plus polyvalente et plus efficace.

Et de ce côté-là, iOS 14 ne doit pas décevoir, notamment parce que le constructeur a ajouté de nombreux périphériques l'année passée : un LiDAR et un support complet du clavier et de la souris sur l'iPad, un troisième capteur et une puce de géolocalisation de courte portée encore sous-utilisée sur l'iPhone, pour ne citer qu'eux.

Pour le grand public, les rumeurs s'accordent à dire qu'iOS 14 sera une version axée sur la performance et la stabilité plutôt que sur les nouvelles fonctionnalités. On peut noter en revanche que des bruits de couloir évoquent pêle-mêle de nouvelles possibilités dans Messages (mentionner des gens dans les conversations de groupe), l'ajout de widgets dynamiques à l'écran d'accueil, une nouvelle application de réalité augmentée ou encore, la possibilité de paramétrer des applications tierces comme applications lancées par défaut. Apple nous indiquait en 2019 travailler sur des trajets à vélo pour Plans : cela serait le moment idéal, alors que les villes se reconstruisent autour des cycles.

WatchOS, édition covid-19

En 2020, le marché de la santé connectée a un créneau à prendre. En France, Withings a déjà investi deux problématiques liées à l'épidémie de coronavirus, avec une montre permettant de détecter le taux d'oxygène dans le sang et un partenariat avec l'équipe-projet StopCovid qui indiquerait un bracelet connecté permettant de faire du traçage des contacts.

Deux secteurs où Apple est légitime : son Apple Watch est déjà la montre la plus avancée en matière de suivi de la santé et il a développé avec Google son propre protocole de traçage des contacts -- qui n'est pas utilisé par la France. On peut donc s'attendre à ce que le constructeur imagine des fonctionnalités liées au contrôle épidémique, dans le respect de ses engagements pour la vie privée et la sécurité des données. Le monitoring du sommeil, très attendu, pourrait être aussi annoncé.

macOS, l'inconnue

En cette année étrange, les fuites sont anormalement peu nombreuses sur macOS, le système d'exploitation des Mac. Si les rumeurs autour des Mac avec des processeurs Apple sont vraies, alors les changements pourraient être faits en profondeur, dans l'architecture du système d'exploitation, et non sur des fonctionnalités visibles.

La surprise et les autres

Le format est différent cette année, mais la conférence Apple n'abandonnera probablement pas ses surprises. Côté matériel, on peut penser à un nouvel HomePod, une nouvelle Apple TV ou encore, aux Apple AirTags que l'on attendait l'an passé. Côté logiciel, certains leakers ont évoqué un changement de nom pour iOS qui deviendrait iPhoneOS -- un changement logique, mais peu important.