Vous pourrez choisir qui a le droit de répondre à vos tweets : qu'est-ce que cela change ?
Passer de 140 à 280 caractères, une révolution pour Twitter ?
La réponse dans le viseur
Suzanne Xie a dévoilé quatre modes d'interaction qui ajouteront de la granularité aux discussions des tweets :
Global : tout le monde peut répondre, comme maintenant
Groupe : les gens que vous suivez ou que vous mentionnez dans le tweet peuvent répondre
Panel : seuls les gens que vous mentionnez dans le tweet peuvent répondre
Déclaration : personne ne peut répondre.
Ces changements, qui ont pour but de protéger les individus en limitant le potentiel de harcèlement groupé, sont une lame à double tranchants dont Twitter est particulièrement conscient. Qu'un particulier anonyme donne un avis sur un sujet et n'ai pas envie de recevoir des réponses, cela s'entend. Qu'un homme politique en campagne utilise l'option déclaration pour diffuser un mensonge, c'est un cas plus complexe : aujourd'hui, les réponses affichées en dessous des tweets pourraient permettre de modérer le propos ou de « fact checker » une déclaration.
De plus, Twitter n'a pas encore envisagé que ces statuts concernent toutes les interactions : on évoque bien les réponses et non pas les citations avec retweet. Cette forme de retweet permet toujours de commenter un autre tweet et est bien souvent utilisée de manière agressive, pour jeter une personne en pâture à sa communauté. Alors certes, si le tweet cité est configuré en groupe, panel ou déclaration, cela limitera les possibilités de cyberharcèlement : la discussion sera seulement déportée sur un autre fil, fait à partir de la citation.
Reste que pour donner une nouvelle maturité à Twitter, ces changements à venir sont bienvenus. Aujourd'hui le réseau social à l'oiseau bleu est un espace où le côté public des tweets, autrefois une force, est perçu comme une faiblesse, tant la violence verbale est simple à déclencher. On se demande en revanche comment Twitter vivra dans un état hybride, où des utilisatrices et utilisateurs déclenchent publiquement des discussions, mais ne laissent que de petits groupes y répondre, formant de petits clubs privilégiés que la masse regarderait échanger sans pouvoir participer.
Mais si Twitter souhaite être plus conversationnel et moins conflictuel, il doit laisser le choix de la portée d'un message. Quitte à mettre son identité et son usage principal dans la balance : un choix que le concurrent Facebook a déjà fait en autorisant plus de granularité sur les publications et en encourageant l'usage des groupes.