Merci d'avoir piraté mon film !
"Notre film indépendant n'avait presque aucun budget publicitaire et réalisait un petit chiffre jusqu'à ce que quelqu'un le rippe à partir d'un DVD et le mette en téléchargement sur Internet.
De la même manière, Day Zero, un film indépendant présenté au festival de Tribeca, est devenu le cinquième film le plus partagé sur Mininova dans la catégorie "Drama", alors même que sa sortie au Etats-Unis n'était programmée que dans de rares salles de cinéma en 2008. Bien sûr, tout le monde ne se réjouit pas nécessairement de cet état de fait, et le producteur de Cashback, un film beaucoup plus téléchargé sur Internet que vu au cinéma, envoyait un email à BitTorrent lui demandant de le supprimer du site. "Je ne peux pas vraiment attaquer le piratage de film, parce que c'est inévitable, c'est la réalité... Mais jusqu'à ce que nous ayons trouvé une vraie solution qui marche pour tout le monde, est-il possible d'avoir un compromis ?"
Les réactions divergent selon les producteurs mais une chose est certaine, le peer-to-peer bouscule l'ordre établi départageant les films dans un rapport de force où le plus gros budget marketing a de grandes chances de l'emporter sur l'autre. C'est un sentiment dont nous faisions déjà part lorsque vous évoquions l'idée selon laquelle le cinéma indépendant pourrait profiter du piratage. L'histoire de The Man From Earth aurait-elle pu être possible sans le peer-to-peer ? Oui, en admettant que le film ait été très bien chroniqué par un magazine réputé ou bien couvert lors d'un festival, mais l'effet boule de neige n'aurait jamais eu une telle ampleur en si peu de temps.