Une mise à jour du règlement de YouTube sous-entendrait que la plateforme pourrait peut-être supprimer des chaînes non rentables. Mais il s’agit heureusement d’une fausse interprétation.

Les vidéastes ont craint le pire, après la modification début novembre des conditions d’utilisation de YouTube. Les nouvelles laissaient entendre que la plateforme pourrait supprimer des chaînes jugées insuffisamment rentables. En réalité, il n’en est rien.

Une rumeur partagée sur les réseaux sociaux

La rumeur a été largement partagée sur les réseaux sociaux, Twitter en tête. Le journaliste Ford Fischer a par exemple écrit le 10 novembre un message alarmiste à ce sujet. « C’est probablement la fin de YouTube, a-t-il annoncé. Il y a eu de petits changements, mais celui-ci annonce la fin. Dès le 10 décembre, YouTube supprimera les chaînes qui ne sont plus viables commercialement ».

Ses informations ont été reprises jusqu’en France, notamment par le vidéaste Le roi des rats. « Si on n’entre pas dans une ère de censure liée à l’argent, qu’est-ce que c’est ? », s’est-il questionné.

https://twitter.com/leroidesrats/status/1193857811194826752

Les nouvelles conditions d’utilisation de YouTube ont effectivement de quoi faire peur. On y lit « YouTube se laisse le droit de couper l’accès à votre compte Google en totalité ou en partie si YouTube estime que ce service n’est plus viable commercialement. »

Des règles mal interprétées

Comme l’a noté un cadre de l’entreprise sur Twitter, ces règles existaient en fait déjà dans l’ancien règlement.

Les anciennes et nouvelles règles. // Source : Captures d'écran

Les anciennes et nouvelles règles.

Source : Captures d'écran

Il souligne par ailleurs qu’une mauvaise interprétation a été faite du règlement, comme l’ont confirmé les équipes techniques du site.

« Pour clarifier ceci, ont-elles écrit sur Twitter, la section « commercialement viable » ne concerne pas la suppression de comptes qui ne rapportent pas d’argent ou le programme partenaire YouTube. » En fait, cela renvoie à l’arrêt de services dépassés ou qui n’auraient pas assez de clients, proposés par YouTube… et non par les vidéastes. Par exemple, en janvier 2019, Google a annoncé qu’il cessait Google +, parce que la plateforme ne rencontrait pas le succès escompté. Google se protège donc des conséquences si un service qu’il ne juge plus intéressant est arrêté, même s’il est utilisé par quelques personnes.

« Cela n’affectera ni les créateurs de contenus ni leurs abonnés », assure la YouTube team. Un porte-parole a indiqué à Numerama que les modifications avaient été faites « pour clarifier les règles et s’assurer qu’elles soient à jour ». « Nous ne changeons pas la manière dont fonctionnent nos services, la manière dont nous collectons des données ou autre, a-t-il dit. Nous ne changeons pas la manière dont nous travaillons avec les créateurs, leurs droits sur leur travail ou droit à la monétisation. »

La monétisation ne sera pas modifiée. // Source : Montage Numerama

La monétisation ne sera pas modifiée.

Source : Montage Numerama

Cette annonce et les craintes qu’elle a soulevées questionnent en tout cas une fois de plus la dépendance des créateurs de contenus sur le Web à l’égard de YouTube. Pour le moment, les plateformes concurrentes offrent des services et un nombre d’utilisateurs largement inférieurs.

C’est à cause de cette relation que les vidéastes n’ont d’autre choix que d’accepter les règlements successifs imposés par YouTube, ou les durcissements des règles sur la démonétisation… Pour y remédier, certains ont créé une association professionnelle. Ils comptent faire entendre leur voix par ce biais.

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