737 Max : les inspecteurs n'étaient pas assez formés pour travailler sur l'avion
Le scandale du 737 Max connaît un nouveau rebondissement.
Des déclarations en décalage avec la réalité
Le Bureau « a constaté que les réponses de la FAA aux demandes de renseignements du Congrès [...] semblent avoir été trompeuses en ce qui concerne la formation des employés de la FAA ». Il est fait référence ici aux réponses communiquées par la FAA, le 4 avril 2019, à l'attention du Comité sénatorial américain sur les transports.
À l'époque, pointe l'OSC, la FAA a affirmé que « tous les inspecteurs de vol qui ont participé aux activités de certification [...] du Boeing 737 Max étaient pleinement qualifiés ». Or, avec l'aide d'un lanceur d'alerte, dont les informations ont été corroborées par une enquête du ministère des Transports, datée du 3 juin, l'OSC a découvert que ça ne colle pas à la réalité du terrain.
« 16 des 22 inspecteurs de la sécurité [...] n'avaient pas complété la formation officielle. De plus, 11 des 16 inspecteurs de sécurité sous-formés n'avaient pas de certificat d'instructeur de vol qualifié, ce qui est une exigence de base du poste », écrit l'OSC. Et ce n'est pas tout : des inspecteurs non qualifiés « ont administré des centaines de certifications [...] qui autorisaient les pilotes à opérer des avions de ligne ».
Pour l'OSC, les défauts de formation de ces inspecteurs et leur capacité à pouvoir certifier les pilotes de ligne sont de nature à « remettre en question l'examen opérationnel de plusieurs aéronefs ». C'est aussi un terrible désaveu pour la FAA, dans la tourmente depuis le double accident aérien qui a impliqué deux avions 737 Max, en 2018 et 2019 -- avion qui n'est plus autorisé à opérer.
Déjà en avril, des articles de presse suggéraient l'impréparation des inspecteurs et la très mauvaise qualification des pilotes, sur la base de témoignages. En outre, il a aussi été rapporté que le processus de certification du MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System), qui sert à stabiliser un 737 MAX en vol, a été en grande partie réalisé par... Boeing, son concepteur, et non pas par la FAA.
Ces nouvelles révélations ne vont certainement pas inciter l'Europe à tenir compte de l'avis de la FAA pour approuver le retour du 737 Max. Il y a un accord de reconnaissance mutuelle sur la certification entre l'Europe et les USA, selon l'origine de l'avion, mais la controverse sur cet aéronef ainsi que la polémique sur la façon dont a travaillé la FAA questionnent la pertinence de ce lien.